Fistule obstétricale : 500 patientes seront opérées


Une nouvelle vie commence pour Alice A, 34 ans. Elle a passé 10 ans dans l’isolement à cause d’une fistule obstétricale. Allongée sur son lit d’hospitalisation à l’Hôpital central de Yaoundé où elle vient de subir une intervention chirurgicale, elle se souvient de ce qu’elle a vécu pendant sa maladie. «Quelques jours après un accouchement difficile, j’ai constaté que je souffrais d’incontinence. Je ne contrôlais plus mon corps. Les urines et les selles sortaient sans que je ne puisse rien faire », raconte-t-elle. « Mon mari est parti. Personne ne supportait ma compagnie malgré les efforts d’hygiène que je faisais. J’étais obligée de m’isoler. Un jour à la télévision, des spécialistes parlaient de mon mal. C’est ainsi que j’ai pu mettre un nom sur ma maladie. Malheureusement, je n’avais pas de moyens financiers pour me soigner» poursuit-elle. C’est donc par le biais d’une voisine qu’Alice A, a été informée du déroulement d’une campagne de prise en charge gratuite à Yaoundé. Mercredi 21 mai dernier, après quelques coups de bistouri, elle a été réparée. « C’est vrai que je ressens encore des douleurs à la suite de l’opération, mais je sais que ma vie ne sera plus la même », se réjouit-elle.

Comme Alice A.,  32 femmes souffrant de fistule sont en train d’être opérées gratuitement à l’Hôpital central de Yaoundé. C’est à la faveur d’une vaste campagne de réparation gratuite de cette maladie organisée par le ministère de la Santé publique, avec l’appui financier et technique du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa). Elle s’étend jusqu’au 4 juin prochain. Au total, 500 patientes sont ciblées par ladite campagne à travers le pays. C’est ainsi que 34 opérations ont déjà été réalisées dans la ville de Batouri dans la région de l’Est, 23 autres au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé. D’autres opérations sont planifiées dans les villes de Bertoua, Garoua, Yagoua et Kousseri dans l’Extrême-Nord. 

En lançant officiellement les activités liées à cette campagne le 22 mai dernier, le Pr. Koulla Chiro Sinata, secrétaire général du ministère de la Santé publique a expliqué qu’environ 23.000 femmes vivent avec ce mal au Cameroun. « La tâche est difficile. Car les malades restent cachées. Elles ont honte de se présenter dans les formations sanitaires. Il faudrait que les familles les encouragent à braver cette honte pour se faire soigner », a conseillé le SG. Sitti Oussein, représentante de l’Unfpa a fait savoir que tous ces efforts tendent à assurer la dignité des femmes malades afin que celles-ci puissent jouir de leurs droits fondamentaux. Elle a également encouragé les malades à se faire enregistrer dans les villes où se dérouleront les prochaines opérations.


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