Fini, les calculs


Commentaire

Après une première sortie manquée face au Canada, les Lionnes indomptables descendent dans l’arène demain pour disputer contre les Pays-Bas le match qui peut être considéré comme celui du rachat. En coupe du monde comme dans toute compétition de haut niveau, chaque rencontre est décisive et chaque point engrangé est très précieux lors du décompte final.

Avec un compteur encore vierge et une différence de but négative (-1), les Camerounaises peuvent mesurer l’effort à fournir pour remonter la pente. Une tâche titanesque que beaucoup d’observateurs considèrent comme une mission impossible. Si prompts à distribuer les bons et mauvais points, quelques bookmakers créditent déjà les Néerlandaises d’une victoire à 84 % contre 12 % pour un match nul. Autant dire que pour ceux-là, la messe a été dite avant l’heure.

On n’ira certes pas jusqu’à dire que les deux adversaires partent avec les mêmes atouts. Sur le papier et même sur le plan du palmarès, le vainqueur du Championnat d’Europe de football féminin 2017 et par ailleurs 8è équipe au classement mondial Fifa, a une certaine longueur d’avance sur les vice-championnes d’Afrique. Pourtant, la glorieuse incertitude du sport devrait inciter à plus de prudence dans l’ajustement des grilles d’analyse. Il est intéressant de remarquer que les deux équipes ont un parcours similaire en Coupe du monde féminine de football, pour avoir atteint le stade des 8è de finales lors de l’édition de 2015 au Canada. Si certains paramètres ont changé entre-temps, l’essentiel semble avoir été préservé. D’un côté comme de l’autre on retrouve, à quelques variantes près, les principales actrices qui se sont illustrées hier. Consciente de l’importance de l’enjeu, chacune des protagonistes sait ce qu’il y faut faire pour préserver ses chances de qualification pour le second tour. Déjà victorieuse face à l’Afrique du Sud, les Pays-Bas comptent sur un deuxième succès pour se mettre définitivement à l’abri.

Quant au Cameroun, il est à la recherche d’un premier résultat positif qui pourrait contribuer à maintenir l’espoir d’une éventuelle qualification. Tout autre scénario autre que la défaite serait toujours bon à prendre, en l’absence d’une hypothétique victoire. On l’aura compris : les Camerounaises sont désormais dos au mur. Cette foisci, il ne s’agira plus de contenir l’adversaire pour limiter les dégâts mais de le bousculer en se projetant résolument vers l’avant sans dégarnir totalement les bases arrière. La différence va se faire sur le triple plan physique, tactique et mental. Dans ce type de rencontre, il n’y a pas de place pour un système de jeu figé. Le scénario idéal ne serait pas d’aller à l’abordage la fleur au fusil, mais de laisser passer l’orage du premier quart d’heure avant de mieux se redéployer. Si l’offensive reste la clé de la victoire dans le football moderne, il ne faut pas perdre de vue le rôle primordial d’un milieu de terrain à la fois récupérateur et distributeur et d’une défense âpre au marquage et apte au repli instantané.

Face aux Pays-Bas, l’équipe du Cameroun va jouer son avenir dans la compétition. La seule chose qui lui reste à faire c’est de tout tenter dans le but de l’emporter, au risque de tout perdre en cas d’une deuxième défaite. Il faudra pour cela se défaire de la peur, de la frilosité et s’armer de courage. Le coach Alain Djeumfa et ses filles n’ont d’autre choix que de jouer leur va-tout. Car il serait dommage que la cuvée actuelle fasse moins bien que celle de la précédente coupe du monde. Heureusement, les Lionnes savent réagir. Elles ont là une deuxième chance pour se relancer.


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