Filets sociaux: la Banque mondiale au contact des bénéficiaires


Bouffée de chaleur dans la masure froide de M. Douyong ce 29 mai. Le veuf de 63 ans, vivant seul dans un coin marécageux de « Logbaba Carrière » (arrondissement de Douala III), a accueilli une équipe Banque mondiale-Minepat, descendue sur le terrain dans le cadre du projet « Filets sociaux ».

Le sexagénaire a manqué de mots pour exprimer sa gratitude, lui l’un des 1.500 bénéficiaires du projet à Douala III qui, sur une période de 24 mois, reçoivent des transferts de 20.000 F tous les deux mois, et de 80.000 F tous les six mois. L’enveloppe semestrielle étant destinée au lancement d’activités génératrices de revenus, les bénéficiaires reçoivent aussi, outre les fonds, des formations. Afin de pouvoir voler de leurs propres ailes au terme du cycle de 24 mois, et de sortir de l’enfer de la pauvreté, dont les cercles ont pour noms : manque, précarité, malnutrition, déscolarisation des enfants, insalubrité de l’habitat, absence de soins de santé, etc.

Les voisines du sieur Douyong ont lancé un petit commerce. « Cet appui nous aide tellement ! Je vends du savon et du charbon. Ça permet que je ne manque pas de quoi manger », confie une quinquagénaire dont l’unique fils est décédé. Au sein du couple Ndjayou, à quelques centaines de mètres de là, la solidarité reste de mise malgré la précarité. Le père, Joseph, engagé dans le 3e âge, a perdu son emploi depuis longtemps. La mère, Victorine, vend de la friperie. « C’est grâce au projet que j’ai pu développer mon activité », explique-t-elle.

Et un des enfants a pu reprendre le chemin de l’école toujours grâce aux filets sociaux. Jean Tagne, lui, a pu officialiser son union avec la mère de ses enfants. Il attendait la délégation avec leur acte de mariage. M. Tagne a également élevé un mur à l’entrée de sa demeure. « Quand il pleuvait, l’eau venait nous trouver dans les chambres », raconte-t-il.

La mission s’est ensuite arrêtée devant l’échoppe de M. Nzeleu, bénéficiaire dont le petit commerce affiche fière allure dans ce quartier. « Nous avons été touchés de pouvoir partager une journée avec les bénéficiaires. Ce sont vraiment des luttes héroïques qu’ils mènent », a déclaré Rebekka Grun, de la Banque mondiale. « Je suis heureuse de voir que le projet cible bien les ménages les plus démunis et apporte quelque chose pour les sortir de la pauvreté », a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter qu’une autre phase des « Filets sociaux » va s’ouvrir bientôt :

« Un financement additionnel de 160 millions de dollars – contre 50 millions $ pour le projet-mère – qui permettra d’inclure les réfugiés et d’élargir le projet au niveau national. » En outre, « il y a d’autres bailleurs qui ont vu le bon travail de ce projet du gouvernement appuyé par la Banque mondiale(…)l’Afd veut apporter entre 20 et 30 millions d’euros. »


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