Un essai clinique lancé à Seattle aux Etats-Unis, 63 jours seulement après le séquençage génétique du SARS-CoV2, le virus à l’origine de l’épidémie de Covid-19. Des essais autorisés en Chine, aux Etats-Unis, en Europe et sur le continent aussi. Chercheurs, laboratoires pharmaceutiques à pied d’œuvre. Des essais annoncés autour du BCG, avec une provocation qui occasionne encore un tollé en Afrique. Et au-delà. Les autorités sanitaires camerounaises et l’agence sanitaire nationale actives. Récemment, le Minsanté a lancé, à l’attention des hommes de sciences, un appel à manifestation d’intérêt pour des études et éventuellement des essais en rapport avec un virus qui a enlevé le sommeil à la terre entière. Les essais cliniques sont partout. Avec leur flot d’espoirs. Et leur océan d’inconnues.
Publication consacrée à la vulgarisation des sciences, le magazine Futura-Sciences définit l’essai clinique – ou étude clinique – comme « une étude effectuée sur l’homme dans le cadre du développement d’un traitement ». Il peut avoir pour objectif de « tester l’efficacité et l’innocuité d’un nouveau traitement, la vitesse d’absorption d’une molécule, son mode d’action, ses effets secondaires ». C’est, précise l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) « toute recherche dans laquelle les participants ou les groupes de participants sont affectés, dès le départ, à une ou des interventions d’ordre sanitaire afin d’évaluer les effets de ces [interventions] sur la santé ». Les interventions pouvant alors porter sur les médicaments, les cellules et autres produits biologiques, les actes chirurgicaux, les techniques radiologiques, les dispositifs, les thérapies comportementales, les changements dans les protocoles de soins, les soins préventifs, etc.
L’on distingue quatre niveaux d’essais, renseigne Futura-Sciences. Les essais de phase 1 visent à mesurer la tolérance d’un produit pour vérifier qu’il est sans risque. Ces essais se faisant souvent sur un petit groupe de personnes en bonne santé. Les essais de phase 2 testent l’efficacité d’un traitement sur des dizaines de malades, et permettent de définir la dose à utiliser, comme a dû le faire l’Institut du Pr Raoult à Marseille en France. Portant sur un plus grand nombre de patients, souvent des centaines, les essais de phase 3 comparent tout nouveau médicament à un autre traitement généralement utilisé ou à un placebo. Enfin, les essais de phase 4 (post-marketing) évaluent les effets à long terme du médicament objet des essais. De toute évidence, les essais cliniques sur le Covid-19 doivent globalement porter sur les phases 2 et 3.
Selon l’Oms toujours, les règles de réalisation d’un essai clinique ne diffèrent pas fondamentalement d’un pays à un autre. Le protocole, dans son principe et sa présentation, restant applicable partout. Les personnes ne disposant pas de toute leur autonomie, c’est-à-dire n’ayant pas la capacité mentale, physique ou légale pour donner leur consentement, ne doivent pas être soumises à des essais cliniques.