Le match d’hier ayant opposé le Cameroun à l’Australie est le genre de rencontre à oublier le plus vite. Non pas forcément parce que les Lions ont mal joué. Loin de là. Leur prestation était sans doute la meilleure depuis le début de la Coupe des confédérations. Mais le résultat du match nul laisse un goût d’inachevé, d’autant plus que les Camerounais avaient les moyens physiques et techniques pour s’imposer. Contrairement au scénario cauchemardesque vécu en première journée face au Chili, les champions d’Afrique ont entamé la partie pied au plancher, bousculant l’adversaire dans ses derniers retranchements. Partant de la logique que la meilleure défense c’est l’attaque, les nôtres ont exercé d’entrée un pressing haut et c’est fort logiquement qu’ils ont ouvert le score avant la fin de la première manche.
On pensait tenir le bon bout avec cette avance au marquoir. A cet instant précis, le Cameroun se positionnait dans le trio de tête, en attendant le résultat de la deuxième rencontre de la journée. Alors qu’on s’attendait que les Lions continent sur leur lancée du retour des vestiaires, ils sont plutôt tombés dans leurs péchés mignons. Au lieu de continuer à pousser, ils ont quelque peu faibli, permettant par conséquent aux Australiens ragaillardis de se rapprocher progressivement de leur surface. L’égalisation inespérée qui relance l’Australie dans la course est le résultat d’une mauvaise gestion du timing et du résultat acquis. Une tare qui commence déjà à trop durer.
Même si le Cameroun s’est remis dans le match après l’égalisation, bousculant l’Australie dans ses derniers retranchements, cette domination est restée stérile. Une situation qui a mis en exergue de nombreuses lacunes qui s’étaient déjà signalées lors du premier match, tant en défense qu’en attaque. Malgré un engagement irréprochable, on aura constaté certains dysfonctionnements matérialisés par un étirement préjudiciable des lignes. Certes, l’axe central a été moins attentiste, n’hésitant pas à harceler le porteur du ballon, mais les grands boulevards ont persisté sur les flancs. Avec parfois cette tendance maladive à accompagner l’adversaire dans le surface, plutôt que de le neutraliser au-delà. Pour une fois, la ligne d’attaque peut être créditée d’un but de toute beauté mais a trop balbutié par la suite. Quand les deux attaquants de pointe n’étaient pas à cours d’inspiration, doublé d’un port excessif de la balle, ils faisaient preuve d’une maladresse affligeante devant les buts. Par trois fois au moins, le Cameroun a eu l’occasion de faire la différence, parfois face aux goals vides. Sans succès. Ce qui laisse interrogateur sur le niveau réel de nos renards de surface quand on sait que c’est lors des grandes occasions que les joueurs exceptionnels se singularisent. On peut également s’interroger sur la gestion des matchs sur le plan tactique. Avec l’avantage de mener au score, il appartenait à Hugo Broos et à ses poulains de s’organiser au mieux pour sécuriser la victoire. En se faisant remonter dans des circonstances discutables (encore l’arbitrage), les Lions se sont mis eux-mêmes en difficulté. Le dernier match contre l’Allemagne s’annonce comme celui des spéculations. Même si l’espoir peut encore faire vivre, leurs chances de qualification sont désormais très minces. A moins qu’ils ne relèvent la crinière dans un dernier baroud d’honneur.