Esclavage: Douala sur les traces de la Traite


Il y a quelques siècles, sur la route de l’esclavage de territoires qui vont devenir le Cameroun plus tard, il y avait Douala, avec différents petits ports négriers sur les berges du Wouri. Des lieux visités lundi, 3 juin 2019, par une délégation du ministère des Arts et de la Culture (Minac) venue de Yaoundé et accompagnée par le Dr Milton Guran, un expert brésilien du patrimoine. Ceci dans le cadre de la constitution du dossier de candidature de l’ancien port négrier de Bimbia dans la région du Sud- Ouest pour l’inscription du site au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Le Dr Guran explique sa présence au Cameroun : « Le Brésil a inscrit dans la liste du Patrimoine mondial un port de débarquement, le quai du Valongo [c’était en 2017, Ndlr]. C’est le plus important vestige de l’arrivée des captifs africains aux Amériques et maintenant, on est là pour partager cette expérience afin de rendre plus forte, plus solide, la candidature de Bimbia qui, comme point de départ, est jumelé à Valongo au point d’arrivée. »

A Douala donc, sur les berges du Wouri, on trouve des sites associés de Bimbia pour la candidature comme à Bonamoudourou, Deido (précisément la ruelle du marché Saker qui débouche sur le fleuve), ou encore Bonamouang, Akwa-Nord (qui sert à la fois de carrière de sable et de débarcadère des passagers et marchandises venus entre autres du Nkam).

Deux petits ports dans lesquels il n’y a plus de traces visibles du commerce des esclaves, mais dont le passé a été brièvement ressuscité par le Pr. Valère Epée, historien et guide pour la délégation conduite par le Pr. Christophe Mbida, directeur du Patrimoine culturel au Minac, lors de la descente sur le terrain. Les deux sites étaient des stops avant le port plus important de Manoka, véritable plaque tournante de la Traite, aujourd’hui à Douala 6e, où les esclaves étaient gardés avant embarquement sur les navires négriers.

Avant la descente sur le terrain, le groupe a commencé son périple à Douala par une visite dans les services du gouverneur de la région du Littoral, où il a rencontré le secrétaire général, Thierry Kin-Nou Nana, afin de partager le cadre de cette initiative. Pour le Pr. Christophe Mbida, « Douala a aussi été un port important d’où partaient les esclaves. Dans le dossier d’inscription, nous voulons donc lier tous les ports côtiers concernés par la Traite, de même que les sites à l’intérieur des terres d’où provenaient les captifs. Cela afin de donner une vue plus globale de ce trafic et de reconstituer le parcours des esclaves.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *