Entretien routier: l’épreuve de l’efficacité


Le ministère des Travaux publics veut implémenter les schémas itinéraires

 

De la réunion de concertation avec les responsables des services déconcentrés du ministère des Travaux publics, les entreprises des travaux routiers et les bureaux d’études techniques opérant dans la région du Sud-Ouest, mercredi dernier à Limbe, on retiendra bien évidemment les recommandations du ministre Emmanuel Nganou Djoumessi. Aux entreprises contractantes et aux missions de contrôle, il a notamment recommandé le respect des obligations contractuelles. A ses collaborateurs, il a demandé d’accompagner les entreprises en vue de l’atteinte du seul objectif qui vaille la peine : « Que les routes et les ponts soient construits », a-t-il martelé. Et de poursuivre : « Vos décomptes doivent être traités en réunions de chantier. Tous les motifs de rejet doivent être arrêtés dans ce cadre-là. Plus de « droits de douane », a prévenu le dirigeant avisé.

Pourtant, au dessus de tout, il y a une expression qui s’est faite vedette à l’occasion : les schémas itinéraires. Sur les explications des spécialistes en la matière, on apprendra qu’il s’agit de produire un diagramme qui donne une perception générale des caractéristiques de la route et de son environnement physique, permettant ainsi de visualiser de manière précise et d’un seul trait les points critiques qui nécessitent une intervention. Sur cette base, par exemple, si une route est coupée à cause d’un bourbier, l’entreprise n’aura qu’à intervenir sur ce point critique. Plus de dispersion d’énergie ni encore de ressources financières qui, de toute évidence, ne sont pas illimitées en ces temps de crise… Le souci majeur ici étant d’être le plus efficace possible, en dépensant le moins d’argent possible.

 

Les explications de Guy Daniel Abouna Zoa: « L’objectif est d’avoir des routes accessibles  en toute saison »

Directeur général des travaux d’infrastructures

Quel sens donnez-vous à la visite du ministre des Travaux publics sur les chantiers routiers du Sud-Ouest ?

La visite de travail du ministre est classique. Nous sommes à la fin du premier trimestre. Il était question d’évaluer les travaux d’entretien routier pour les exercices 2015-2016, étant entendu que l’objectif est d’avoir des routes accessibles en toute saison, pour toute catégorie de véhicule. Pour ce faire, l’accompagnement du ministère des Travaux publics est la règle, avant de passer à la phase de résiliation, qui permet de recontractualiser de nouvelles structures pour les itinéraires sur lesquels les ressources sont disponibles.

Nous avons cru comprendre que vous voulez implémenter une nouvelle approche de l’entretien routier, basée sur les schémas itinéraires. Qu’en est-il exactement ?

Ce sont en fait des éléments classiques que tous les ingénieurs de terrain connaissent. Les études routières se font sur la base de schémas itinéraires qui permettent en fait d’avoir un diagramme et de savoir avec un maximum de précision quel est le niveau de dégradation des routes, de façon à faire des évaluations tout aussi pointues et d’entreprendre des programmations efficaces. Les ressources ne sont pas exponentielles. Il est donc question de les adapter et les affecter aux endroits où les routes sont les plus dégradées.

Quelle évaluation faites-vous de l’état d’avancement du chantier de construction de la route Kumba-Mamfe, que le ministre a visité mardi dernier?

Cet itinéraire de 151 kilomètres va effectivement de Kumba à Bachuo Akagbe. C’est un projet cofinancé par la BAD, la BDEAC et l’Etat du Cameroun. Sur le terrain, le lot numéro 1 qui comprend deux tronçons pour un total linéaire d’environ 105km, présente un taux d’avancement d’environ 80%. L’achèvement du bitumage est prévu pour la fin du mois de mai. Resteront alors les travaux d’acquisitions complémentaires. Le deuxième tronçon long d’environ 47km est aussi en cours de construction. L’entreprise se propose aussi d’en achever les travaux de bitumage au mois de juin. C’est dire qu’à cette date-là, l’objectif de bitumage de 350km de nouvelles routes aura été renforcé de 151km. Lorsqu’on sait que Kumba est déjà relié à Bamenda et Ekok par des routes bitumées, vous comprenez aisément que des efforts sont faits pour connecter le Cameroun au Nigeria voisin, en même temps que nous nous approchons résolument des objectifs de croissance inscrits dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi.


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