Samuel M., âgé de 10 ans est élève en classe du CMI dans une école publique de Yaoundé. Mais il a des problèmes pour lire. Cette situation ne facilite pas la réalisation de ses devoirs à l’école comme à la maison. Son cas n’est pas isolé. « Ils sont une dizaine qui éprouvent des difficultés à lire correctement un texte en français. Et cela se ressent dans leur rendu. Ceci s’explique par le fait qu’ils n’ont pas eu une base solide dès la maternelle et les parents n’ont fourni aucun effort pour y remédier », explique sa maîtresse. Cette situation que d’aucuns négligent est un problème préoccupant pour la Banque mondiale. Dans le cadre du « End Poverty Day » qui se célèbre tous les 17 octobre, cette institution a présenté hier un nouveau rapport sur la pauvreté des apprentissages. Dans cette nouvelle étude qu’elle a réalisée avec le concours de l’UNESCO, il ressort que la part des enfants de 10 ans incapables de lire et de comprendre un texte adapté a atteint environ 52% dans les pays en développement.
Dans le même ordre d’idées, il est indiqué qu’aujourd’hui en Afrique subsaharienne, 86% des enfants ayant cette tranche d’âge ne savent également ni lire ni comprendre un texte simple. Pourtant, l’éducation est la clé de la réussite du projet pour le capital humain en Afrique. Pour renverser cette tendance, la Banque mondiale pense qu’il est temps de mettre fin à cette pauvreté des apprentissages. Pour cette institution, il faut réduire, d’ici 2030 au moins de moitié la part des enfants ne sachant pas lire à cet âgelà. C’est dans ce sens qu’elle propose cinq axes pour des apprentissages performants (élèves, enseignants, salles de classe, école et administration). Il s’agit, chez les élèves, d’insister sur l’éducation de la petite enfance, l’alimentation et les stimulations à la lecture. Pour les enseignants, il est question d’être efficaces et valorisés à tous les niveaux. Ce qui signifie que leur recrutement doit s’effectuer sur la base du mérite, puis ils devraient disposer d’un parcours professionnel structuré avec un accent sur le perfectionnement professionnel continu à l’école. Pour que la mayonnaise prenne, il faudrait tout d’abord disposer de salles de classe qui sont un vrai lieu d’apprentissage avec des programmes et manuels scolaires adaptés et un accompagnement pédagogique structuré. La prise en charge adaptée des enfants handicapés n’est pas en reste. Cinquième pilier : la gestion des systèmes éducatifs qui tient en compte une administration professionnelle basée sur le mérite. Au-delà de ces piliers, les experts en matière d’éducation restent unanimes sur le fait que la valorisation de la lecture commence à la maison.