Dans une interview accordée à la presse allemande, le président congolais, Joseph Kabila n’a pas donné de précision sur la date des différents scrutins
Dans un entretien publié samedi par l’hebdomadaire allemand Spiegel, le président Joseph Kabila s’est prononcé sur différents sujets de politique intérieure. Notamment sur les élections générales et l’intention qu’on lui prête de vouloir faire entorse à la Constitution pour briguer un troisième mandat. A la question de savoir si ces élections seront organisées en fin d’année, conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre, le président congolais n’a donné aucune clarification sur le calendrier politique. «Je n’ai rien promis du tout! Je souhaite organiser des élections aussi vite que possible. Organiser des élections pourrait prendre plus de temps ou non», a-t-il déclaré. Renvoyant plutôt l’hebdomadaire auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). «C’est à la commission électorale de répondre à cette question.» «Nous voulons des élections parfaites, pas seulement des élections. Si vous organisez des élections chaotiques, vous aurez le chaos », a ajouté M. Kabila qui a à l’occasion rappelé l’étendue et la complexité de son pays.
Après cette sortie, Félix Tshisekedi, président du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, dénonce une volonté du président Kabila de vouloir proroger son bail au sommet de l’Etat en prorogeant ces élections. «S’il nie avoir promis quelque chose, cela veut dire qu’il reconnaît qu’il ne se sent pas concerné par l’organisation d’élections avant le 31 décembre de cette année, ce qui est grave», a-t-il déclaré. Dans cet entretien, le chef de l’Etat congolais a rejeté les soupçons lui prêtant l’intention de vouloir modifier la Constitution pour se représenter à sa propre succession. «Nous n’avons en tous cas pas l’intention de porter atteinte à la constitution. Et comment je pourrais avoir un 3e mandat sans porter atteinte à la Constitution?», a-t-il demandé.
Pour le moment, tout ce que l’on sait c’est que l’enrôlement des électeurs a démarré le 28 mai dernier dans la province de Kinshasa et devrait s’étendre de manière progressive à l’ensemble du territoire. Mais, à l’allumage l’opération se heurtait déjà à d’importantes difficultés liées à la disponibilité des agents électoraux dont la plupart étaient encore en formation et du matériel d’inscriptions. Tout comme le budget des élections a été soumis au Parlement jeudi dernier.