Pendant des années et encore aujourd’hui, la sexualité est restée un sujet tabou au sein de nos sociétés. Pour en parler, en famille avec ses enfants, ou à l’école avec les élèves, il faut beaucoup de délicatesse. Car, il suffit d’un propos inapproprié pour embarrasser, choquer l’enfant, voire les parents. L’on a encore en mémoire les multiples débats autour des fameuses images contenues dans le livre de science de la classe de 5e, l’année dernière. Le sujet a été mal perçu et mal interprété par beaucoup de parents. Pourtant, l’objectif poursuivi par ces images était noble. C’est cette incompréhension qui a poussé les acteurs du système éducatif et leur partenaire technique, l’Unesco, à remettre la question sur la table.
Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre du plan conjoint 2019 du système des Nations unies au Cameroun sur le VIH, l’Unesco et l’équipe conjointe, en collaboration avec les inspections générales des enseignements des ministères de l’Education de base et des Enseignements secondaires, tiennent-ils depuis mercredi à Douala, un atelier de renforcement des capacités nationales des acteurs. Les travaux portent ainsi sur les contenus et la communication en matière de santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents. Enjeu : trouver des stratégies favorables à l’éducation sexuelle sans heurter la sensibilité des populations.
L’atelier qui, a mobilisé non seulement les inspecteurs à l’éducation mais aussi les éditeurs, les journalistes et auteurs des manuels scolaires, vise à favoriser la bonne prise en compte de l’éducation sexuelle dans le système d’enseignement et de formation. Ceci, de la façon la plus appropriée. « Les éditeurs essaient de remplir un cahier de charges qui a été défini par le programme officiel. Et les programmes officiels, ce ne sont pas les éditeurs qui les font, mais les inspecteurs et les ministères en charge de l’éducation. En ce qui nous concerne, nous éditeurs, nous allons à l’avenir éviter simplement d’illustrer certaines questions sensibles ; éviter d’utiliser les images même si elles peuvent aider à comprendre certaines questions», a résolu Vincent-de-Paul Lele des Éditions CLE.
Compte tenu des spécificités culturelles et valeurs traditionnelles au Cameroun, la question de l’éducation sexuelle fait face à plusieurs obstacles. Selon les directives des partenaires techniques à l’éducation, les nouvelles approches d’enseignement doivent répondre aux questions suivantes : qu’est-ce qu’on peut enseigner? A quelle tranche d’âge ? Comment et à quel moment ?