25 % de la population a déjà goûté à une drogue dure. Le gouvernement lance la bataille.
La culture, la commercialisation et la consommation des drogues ont pris des proportions inquiétantes. Qu’il s’agisse du cannabis encore appelé « banga » ou chanvre indien, de l’alcool, du tabac, du tramol, des antipresseurs, de la cocaïne, de l’héroïne, de l’opium ou des substances traditionnelles euphorisantes, les drogues ne passent pas inaperçues. Elles constituent un danger qui menace les différentes couches de la population, particulièrement les jeunes gens.
Sur la base des statistiques fournies par la délégation générale à la Sûreté nationale, le Secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie, la Direction générale des Douanes et par les tribunaux de grande instance, il ressort qu’en 2011, 9009 cas de criminalité ont été enregistrés notamment à la suite des inconduites, des braquages de nuit, des trafics de stupéfiants et d’organes divers.
89 opérations de saisies de stupéfiants en zone urbaine ont également été inventoriées dont 49 dans la région de l’Adamaoua et 11 dans la région du Centre.
Dans le même sillage, 26 groupes organisés en coupeurs de routes, usagers des stupéfiants et des armes de guerre ont été neutralisés ainsi que 396 cas de vol de motos et de véhicules avec utilisation des drogues.
Plusieurs hectares de champs de cannabis ont aussi eté découverts et détruits dans le pays, plus d’une centaine de personnes de nationalités différentes interpellées, plus de 6 tonnes de cannabis ont également été saisies dont une grande partie était destinée à la consommation locale et une autre quantité conditionnée et réservée pour l’exportation.
Parallèlement, des centaines de filons de chanvre indien ont été découverts à proximité des établissements scolaires en zone urbaine.
Environ 160 kilogrammes de cocaïne ont été dans les aéroports du pays en 2011 et 2012. De même, 2 kilogrammes d’héroïne en provenance d’un pays voisin ont été saisis dans un hôtel de la ville de Douala dans le cadre des opérations de routine ainsi de grandes quantités de psychotropes conditionnées dans des cartons de 25 kilogrammes dont des comprimés de diazépam, de tramol, de méthamphétamine et d’éphédrine. Selon les forces de l’ordre, ces produits viennent des pays étrangers.
Les services chargés de la lutte contre la culture, la commercialisation et la consommation des drogues estiment à juste titre que les quantités saisies ne sont pas représentatives des volumes réels en circulation sur toute l’étendue du territoire national.
C’est donc à dessein que l’alerte a été donnée il y a près de deux ans par la plus haute autorité du pays afin d’atteler le gouvernement, sous la coordination de son chef à prendre des mesures pour faire face au fléau des drogues. Il s’agit certes d’une mission régalienne de l’Etat.
Il s’agit davantage d’un devoir citoyen. Cameroon Tribune ne saurait s’y soustraire. En conséquence, le journal ouvre dès aujourd’hui une série sur la lutte contre la culture, la commercialisation et la consommation du cannabis et autres substances psycho-actives.