Cette double attaque survenue mardi soir près d’une mosquée a également fait de nombreux blessés graves.

La ville de Benghazi a soufflé le chaud dans la nuit de mardi à mercredi avec un double attentat terroriste. Deux véhicules piégés à la bombe ont explosé dans un intervalle de trente minutes devant une mosquée du quartier d’al-Sleimani.

Selon un dernier bilan encore provisoire fourni par l’hôpital al-Jala où ont été transportées les victimes, au moins 35 morts ont déjà été enregistrés. Alors qu’une vingtaine de blessés graves sont sous soins intensifs. Parmi les victimes, selon les sources sécuritaires, Ahmad al-Fitouri, un responsable des services de sécurité dépendant des forces du maréchal Khalifa Belqasim Haftar, tué dans cette double attaque.

Vendredi dernier, cette localité présentée comme étant le fief de la révolution ayant conduit à la chute du guide Mouammar Kadhafi avait déjà été visée par un attentat à la voiture piégée avec au bilan douze blessés dont l’ancien ministre de l’Intérieur libyen, Achour Chwayel.

Fief des salafistes, Benghazi est placée sous le contrôle de Haftar et ses hommes qui soutiennent un gouvernement parallèle opposé à celui d’union nationale basée à Tripoli et reconnu par la communauté internationale. Malgré sa mainmise sur Benghazi, cet ancien général de Kadhafi passé à l’opposition et autoproclamé chef d’état-major de l’armée libyenne en 2014 peine à sécurité cette localité. La deuxième ville du pays est minée par une grande insécurité et des rivalités politiques depuis la mort du guide  libyen en 2011.

Une situation sans cesse préoccupante qui pourrait davantage renforcer le scepticisme quant à l’organisation d’élections crédibles dans ce pays en 2018 tel que préconisé par l’Organisation des Nations unies (ONU). Au niveau politique, prévaut un climat de méfiance et suspicion entre les principaux acteurs. Le Premier ministre d’union nationale, Fayez el-Sarraj, et le général Khalifa Aftar, se regardant toujours en chiens de faïence.