Douala-Yaoundé: les travaux pèsent sur les transports


En attendant la fin de la réhabilitation générale, certains opérateurs se plaignent d’une baisse d’activités

 

L’annonce a fait piaffer d’énervement quelques passagers. « Il est possible que le voyage dure trente minutes de plus et même deux heures au pire des cas… », a lancé l’employé de la compagnie, soucieux de bien informer les clients. A Douala, d’où partent chaque jour des milliers d’autocars de voyageurs, de camions de marchandises et de voitures personnelles en direction de Yaoundé, le changement imposé par les travaux sur cette route se ressent sur le trafic et les habitudes de voyage.

Le long de l’ « axe lourd » en effet, le ministère des Travaux publics a multiplié des chantiers de tailles différentes qui rallongent le séjour sur cette voie essentielle pour les échanges dans le pays et la sous-région, à partir de la principale place des affaires d’Afrique centrale, Douala. Officiellement, ce sont des travaux d’entretien qui confortent l’infrastructure, en bouchent ses nids-de-poule, la nettoient, dégagent les emprises pour améliorer la visibilité, etc. C’est surtout le changement (béton au lieu des pavés) de la chaussée, au poste de péage de Boumnyebel et la circulation régulée à ce point-là, qui agacent automobilistes et voyageurs, obligés d’attendre leur tour de passage. Qui peut survenir jusqu’à deux heures après l’arrivée à ce carrefour.

Pour tuer le temps : le très à la mode téléphone connecté à Internet, la musique… Plus populaire, pour le malheur des chauffeurs qui doivent rechercher au klaxon des passagers égaillés dans les environs : des pauses dans les bars environnants. « Cela cause une surcharge de travail pour nos conducteurs car quand ils ne roulent pas, ils se fatiguent davantage. Le plus important c’est le temps perdu cependant : au lieu de trois voyages quotidiens par voiture nous en faisons deux, la dépense en carburant du fait de la station prolongée avec des moteurs en marche est aussi  en augmentation », commente Félix Etoundi, patron de Finexs Voyages, compagnie de transport par autocars.

Un autre responsable du secteur souligne que le chiffre d’affaires de l’activité a baissé. Chez Garanti Express, l’on aura noté que les voyageurs de la première heure se pressent davantage pour embarquer dès 4 h 30 mn. « Ils arrivent à Yaoundé à 8 h ou 9 h parce que la voie est alors libérée »,  assure un habitué de la maison. Voyageurs et compagnies n’auront pas à en souffrir indéfiniment, les travaux sont exécutés à 63% sur la première partie des réfections qui s’étalent jusqu’à 106 km après Yaoundé en direction de Douala. Et l’on envisage bien, aux Travaux publics, de déplacer le péage de Boumnyebel à Sombo.

 

Réactions

 

Félix Etoundi: « Nous voulons une voie de contournement »

Promoteur de l’agence Finexs

« Nous souhaitons qu’une voie de contournement soit construite à Boumnyebel. Les travaux se font pour le bien de tout le monde, mais, il est important de tenir compte des problèmes que nous vivons depuis quelques semaines. Toute notre activité est affectée par ces changements accentués depuis l’accident d’Eseka. En attendant, nous sommes obligés de réduire nos charges en rognant sur d’autres postes de dépense. Il ne s’agit pas encore de licenciements cependant. Toutes ces mesures d’ajustement interne sont prises en espérant que les travaux ne dureront pas longtemps ».

 

Pascal Abena: « Demain, on voyagera mieux »

Voyageur

« J’ai effectué au moins deux voyages par mois entre Douala et Yaoundé durant le dernier trimestre. Comme je suis occupé à travailler sur mon ordinateur pendant le voyage, j’ai observé ces retards seulement après quelque temps quand nous avons été longtemps à l’arrêt. Evidemment, c’est embêtant pour nos emplois du temps. Je pensais qu’il s’agissait des travaux que l’on voit tout au long de la voie, la durée de l’interruption m’a un peu surpris. Je n’en souffre pas beaucoup cependant car il s’agit d’une demi-heure de perdue pour que demain on voyage mieux et plus vite ».


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