13h53 ce vendredi 14 décembre 2018, le colonel Pauline Ambani, présidente du Tribunal militaire de Douala, lève la séance de l’audience spéciale destinée à mettre en application la décision – datant de la veille – du chef de l’Etat, Paul Biya, de l’arrêt des poursuites contre 289 détenus arrêtés dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un arrêt des poursuites qui constituait la principale réquisition du Commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Douala, le colonel Jackson Tchinda Yemeyo.
14 prévenus voient ainsi les charges qui pesaient contre eux, abandonnées. Entre autres : hostilité contre la patrie ; faits d’actes de terrorisme ; conspiration d’actes de terrorisme ; blanchiment des produits des actes de terrorisme ; coaction de vol avec port d’arme à feu ; non-dénonciation ; destruction ; voie de fait ; défaut de CNI, etc. En abandonnant les poursuites, s’appuyant sur les dispositions des articles 13 et 14 du code de justice militaire, le tribunal militaire a ainsi constaté son dessaisissement sur l’action publique contre les prévenus, donné main levée des mandats de détention provisoire et ordonné le classement du dossier de chaque procédure au greffe de la Cour de céans. Les prévenus désormais libres sont toutefois repartis vers la prison centrale de New Bell afin de retirer leur bulletin de levée d’écrou.
Quant aux avocats des prévenus, comme Me Augustin Wantou, Barrister Walter Abaden Tabikam ou Barrister Richard Tamfu, en tant que citoyens camerounais, ils ont apprécié « le geste d’apaisement » du président de la république et attendent d’autres décisions allant dans le même sens.