L’Agence mondiale antidopage (AMA) a créé un précédent lundi dernier en choisissant d’exclure la Russie des principaux rendez-vous sportifs mondiaux pour les quatre prochaines années. En clair, le pays ne pourra pas participer aux Jeux olympiques d’été 2020 et d’hiver (2022), ainsi qu’à la Coupe du monde de football 2022. Même si la sélection nationale russe pourra disputer les qualifications de cette compétition prévue au Qatar. Par contre, l’équipe, déjà qualifiée, sera bien à l’Euro 2020. D’autant que quatre rencontres sont prévues à Saint-Pétersbourg. L’AMA ne considérant pas la Ligue des nations comme un « Major Event ».

Une interdiction d’accueillir, de postuler ou de se voir attribuer des JO, compétitions multisports (Jeux européens, Universiades) ou tout championnat du monde organisé sous l’égide des signataires du Code mondial antidopage a également été prononcée. Les membres des comités olympique et paralympique russe sont également concernés.

Cette décision fait suite au vaste scandale de dopage qui touche la Russie depuis près de cinq ans. Corruption, implication de l’Agence antidopage russe (Rusada) dans la disparition de contrôles positifs et échantillons trafiqués lors des JO d’hiver de Sotchi en 2014, font partie des griefs formulés par l’AMA. Les athlètes russes, même les équipes de football, ont toutefois la possibilité de participer à ces compétitions sous drapeau neutre. A condition de ne pas être incriminés par les différents rapports de l’instance mondiale. Plusieurs fédérations ont d’ailleurs déjà annoncé leur intention de participer aux JO dans ce cadre, comme c’était déjà le cas en 2016 au Brésil.

La Russie dispose de 21 jours pour faire appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport. La décision d’aller ou pas à Lausanne devrait être prise lors d’une réunion du conseil de surveillance de la Rusada, le 19 décembre prochain. Même si le patron de l’agence antidopage russe, Yuri Ganus, a déclaré à l’AFP : « Il n’y a aucune chance de gagner devant un tribunal ».