Les déviances sur les réseaux sociaux sont décriées dans plusieurs pays. Le Cameroun n’est pas épargné. La preuve, grâce à ces plateformes sur la toile, des mouvements ont été créés par les internautes camerounais après l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Il s’agit : des « Sardinards et Tontinards », avec pour conséquence, l’avènement de la brigade « anti-sandinards. » Depuis lors, la montée du tribalisme se poursuit. Elle s’amplifie même au quotidien sur les réseaux sociaux où certains internautes camerounais distillent leur venin. Face à cette instrumentalisation, la concorde, la cohésion sociale et le vivre-ensemble sont fragilisés. « Les dérives sur les réseaux sociaux ne sont pas une particularité camerounaise. C’est pourquoi, il faut encadrer et éduquer les populations à ce sujet puisque tout le monde s’y investi avec ou sans culture », déplore Xavier Messe, journaliste, directeur de HTV. D’où l’urgence de remédier à ce déficit d’éducation.
« Sur les réseaux sociaux, on retrouve plusieurs camps qui s’affrontent pour avoir pris le parti de tel ou de tel autre au mépris de l’amour pour la patrie. Cette situation encouragée par certains disciples des leaders politiques sur la toile mène à la promotion des valeurs de certains groupes culturels voire ethnique au détriment des autres », confie un internaute. Pour lui, cette situation est à l’origine de l’explosion de certains comportements et attitudes susceptibles d’encourager la haine. « Le monde sur les réseaux sociaux étale l’intimité de certains et c’est déplorable », ajoute-t-il. Pour remettre les pendules à l’heure, les évêques du Cameroun ont adressé une lettre pastorale aux chrétiens et à tous les hommes de bonne volonté sur la fraternité nationale le 10 décembre 2019. Dans cette correspondance, les prélats ont tiré la sonnette d’alarme en condamnant fermement ces attitudes rétrogrades qui portent gravement atteinte à l’image du Cameroun.