Dans le secteur des transports, au Cameroun comme partout ailleurs en Afrique, ce ne sont pas les idées ou les projets qui manquent, mais l’argent pour investir. C’est donc pour essayer de changer la donne que des représentants des pays africains sont réunis depuis hier à Yaoundé. En effet, les infrastructures de transport restent un handicap à la dynamique de développement économique de l’Afrique, dans la mesure où des études ont prouvé que les liaisons inefficaces entre les différents modes de transport, une connectivité aérienne en déclin, des ports mal équipés, des réseaux ferroviaires obsolètes et un accès aux routes praticables en toutes saisons constituent les problèmes fondamentaux auxquels est confronté le système des transports de manière globale sur le continent.
C’est dans le cadre du 12e Forum africain des infrastructures (FAI), ouvert jeudi, 14 novembre 2019 par le Premier ministre, chef du Gouvernement, représentant le chef de l’Etat Paul Biya. L’événement qui se tient pour la première fois depuis sa création en Afrique centrale, est placé sur le thème : « Infrastructures de transport, catalyseur de l’émergence régionale». Ce forum se veut donc une plateforme de débats, d’échanges d’expériences et de meilleures pratiques avec des experts venus non seulement d’Afrique mais aussi d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Et pour l’occasion, le Royaume du Maroc, qui a su opérer une véritable révolution dans ses infrastructures de transport ces 20 dernières années, a été invité spécialement pour partager ses secrets avec les autres pays du continent, dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
Une coopération appelée de tous ses voeux par le Premier ministre. « La zone de libreéchange intercontinental africaine qui vient d’être instituée ne peut avoir de sens et ne saurait véritablement être opérationnelle sans la circulation effective des personnes et des biens à travers des corridors intégrateurs voire vitaux par terre, par air et par mer », a souligné Joseph Dion Ngute. Et pour le représentant du chef de l’Etat, ce forum tombe à pic car, « dans la vision d’émergence à l’horizon 2035, le développement des infrastructures de transport bien organisées facilitera les échanges et une croissance durable. Le secteur des infrastructures est très important, mais les défis y sont tout aussi grands. Le forum est donc là pour donner l’opportunité aux participants et experts de diagnostiquer le problème afin de trouver des solutions», précise le chef du gouvernement .»
Pendant deux jours donc, tous les 500 participants se mettront ensemble pour contribuer à un débat inclusif et prospectif sur les modèles économiques qui sous-tendent le développement des infrastructures et les transports. Ceci à travers des débats animés par des ministres, des conférences plénières, des sessions spécialisées sur les innovations, notamment en matière de financement. Il est également prévu une séance d’appel à projets. Ici, les gouvernements viendront présenter les projets à réaliser ou en cours de réalisation, afin de susciter l’intérêt des investisseurs, notamment privés, nombreux à ceux forum organisés en collaboration avec le cabinet international I-conférences. Le Cameroun présentera par exemple la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala, la phase 2 de l’autoroute Kribi- Lolabe, Douala-Limbe, le chemin de fer Ngaoundéré-N’Djamena, le maillage de tout le pays à la fibre optique et l’interconnexion numérique avec d’autres pays d’Afrique centrale. Objectif renouvelé : trouver des solutions concrètes et réalisables dans des délais réalistes pour véritablement intégrer l’Afrique afin d’impulser son développement. Il sera également question de voir comment construire des routes et autoroutes de l’économie numérique en vue de saisir les opportunités de l’accélération sans précédent de la digitalisation.