Regard
Trois gendarmes et un militaire tués. C’est le triste bilan de l’escalade observée depuis quelques semaines dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Quatre représentants des forces de défense et de sécurité lâchement assassinés par des terroristes qui ont choisi la voie des armes pour exprimer leurs opinions.
Inacceptable ! Inadmissible ! Intolérable ! Inconcevable… sont autant de qualificatifs que l’on a entendus depuis ces événements survenus les 6, 7, 8 et 10 novembre 2017. Suffisant pour susciter l’émoi et l’indignation au Cameroun et au-delà des frontières nationales.
Sur le plan local, la classe politique, les autorités religieuses, les membres de la société civile sont unanimes sur un fait : il s’agit là d’un dérapage insoutenable. Les uns et les autres en appellent au respect de ces hommes et femmes, dont la mission première est la sauvegarde et la protection des institutions de la République, la défense des personnes et des biens sur le territoire. Une tâche dont ils s’acquittent jusque-ici avec beaucoup de bonheur, malgré les écueils.
On a vu les deux chambres du Parlement s’en indigner mardi dernier à l’ouverture des travaux de la 3e session ordinaire de l’année législative en cours.
La communauté internationale, du moins celle qui se veut objective depuis le début de cette crise, n’est pas restée insensible à ces actes de barbarie. C’est ainsi que les Nations unies, par la voie du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale et chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), se sont montrés particulièrement préoccupés par cette escalade qui vise à la fois les populations civiles, dont certaines, par le fait de ces irréductibles, n’arrivent plus à vaquer sereinement à leurs activités. La compassion de François Louncény Fall s’étend aux agents de l’Etat, notamment les forces de défense et de sécurité.
« Nous condamnons fermement ces actes de violence. Leurs auteurs doivent être clairement identifiés et poursuivis conformément à la loi » martèle le diplomate onusien dans un communiqué rendu public jeudi dernier par ses services.
Ce à quoi s’attèlent actuellement les structures compétentes de l’Etat. Au cours de sa rencontre avec la presse le 10 novembre dernier, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary rappelait que certaines personnes suspectées d’être les auteurs de certains de de ces actes ignobles avaient déjà été interpellées.
On imagine aujourd’hui la peine des familles, des collègues, amis des disparus. C’est la Nation camerounaise qui porte le deuil de ces jeunes gens morts pour la patrie. Il s’agit là de morts qui pèseront éternellement sur la conscience de leurs auteurs, en supposant qu’ils en aient une.
Ces morts, comme l’a également souligné le président de la République, chef des armées, dans son message aux familles, devront être un exemple à suivre pour leurs camarades et frères d’armes « dans la lutte pour la préservation de la paix et de l’intégrité territoriale du Cameroun ».