Annie Laurence Sikali, universitaire, vient de publier « Essai socioreligieux sur le mariage : Ce que j’ai appris en 25 ans », publié chez L’Harmattan et dédicacé le 1er août dernier à Yaoundé. L’ouvrage sort dans un contexte dominé par la récurrence des procès en divorce dans les tribunaux. « Un contexte des vents contraires, caractérisé par l’émergence des unions contre-nature, un environnement où tout est prétexte pour déplacer le curseur sur la sacralisation de la vie en famille, pierre angulaire d’une vie épanouie », souligne l’auteur. Elle parle de sa propre expérience de 25 ans pour interpeller les consciences sur l’impérieuse nécessité de préserver le mariage, bouée de sauvetage contre l’adversité. Car le foyer est le fondement et la fondation de la société. C’est en son sein qu’on éduque et construit l’homme, capable de la pluie et du beau-temps. Mais le défi demeure dans la consolidation de l’amour duquel naît cet homme.
Le livre a été dédicacé au temple EEC de Nlongkak, choix de l’auteur pour noter le lien direct entre Eglise et famille comme lieux de transmission des valeurs. D’ailleurs, l’essai est préfacé par un couple de pasteurs : Jonas et Abestine Kemogne, conseillers conjugaux, revendiquent eux aussi un quart de siècle dans le mariage. On comprend l’approche socioreligieuse de l’œuvre qui suggère des axes susceptibles de sauver le mariage des crises et scandales. « Dans le mariage, les rapports de plus en plus mercantiles installent aujourd’hui un régime de suspicion et de compétition, fait de revendications des droits au détriment des devoirs », s’est offusqué le Pr. Leka Essomba, sociologue, dans sa note de lecture. Dans ce contexte, le mariage est perçu comme un enfer, une prison. La moindre faille est saisie comme une échappatoire.
Annie Laurence Sikali s’accroche sur l’hypothèse que le mariage est un sceau divin sur l’humanité, mais aussi une source de bonheur. Même si les épreuves surviennent comme des vagues impétueuses sous le bateau de l’union, elle propose le pardon, la tolérance et le compromis comme gilets de sécurité. Le contrôle du pouvoir, autre cause des hostilités dans le mariage, est évoqué dans le livre. L’auteure affirme avoir appris en 25 ans qu’au sein du couple, il y a le pouvoir réel et le pouvoir apparent et conclut par des expériences vécues que dans le mariage, le commandement appartient à la femme soumise.