Croissance en Afrique: on parle développement inclusif


Sujet au cœur du 5e Forum international Afrique développement (FIAD 2017), tenu les 16 et 17 mars derniers à Casablanca au Maroc.

C’est le président de la République du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture de la 5e édition du Forum international Afrique développement (FIAD 2017). Une initiative du groupe marocain Attijariwafa Bank, qui a pris corps du 16 au 17 mars dernier à Casablanca. A l’entame des travaux, le président burkinabé a indiqué que « ce forum prend une signification particulière, puisqu’il se tient à un moment marqué par le retour à la maison Afrique, du Royaume du Maroc ». Il se dit convaincu que « ce retour, longtemps attendu, ne peut que renforcer les liens déjà si solides entre le royaume et les autres pays africains ». S’il est vrai, selon Roch Marc Christian Kaboré, qu’il y a un recul de la pauvreté sur le continent, « il n’en demeure pas moins que les inégalités continuent de se creuser entre riches et pauvres dans de nombreux pays africains ». Le thème retenu pour le 5e FIAD tombait donc à pic : « Les nouveaux modèles de croissance inclusive en Afrique ». L’examen de cette thématique a fait appel à trois groupes d’experts, qui ont disséqué le rôle des acteurs économiques dans la création de valeur partagée en Afrique, l’urbanisation comme facteur de l’inclusion sociale et comment accélérer l’inclusion financière. Au terme des discussions, des recommandations spécifiques ont été formulées à l’endroit des gouvernements, du secteur privé et des acteurs de la décentralisation.

Le 5e FIAD a regroupé près de 2 000 opérateurs économiques et membres de gouvernements de 30 pays d’Afrique, dont le Cameroun. Conduite par la direction générale de la SCB Cameroun, filiale du groupe Attijariwafa Bank, la délégation camerounaise était riche de 68 chefs d’entreprises, en plus de Jean Paul Missi, DG du Crédit foncier du Cameroun (CFC) et Marthe Angeline Minja, DG de l’Agence de promotion des investissements (API). Comme lors des précédentes éditions, le Cameroun s’est illustré par sa forte participation aux rencontres B2B.

Vendredi, à l’heure de la clôture du forum, le PDG du groupe Attijariwafa bank s’est félicité de la tenue de plus de 4 000 rendez-vous d’affaires durant ce forum. Il en a profité pour interpeller le secteur privé sur la nécessité de créer plus de valeur ajoutée pour l’Afrique, par la transformation des productions agricoles et des richesses naturelles. Mohamed El Kettani plaide pour une co-localisation bien pensée, assurant création d’emplois et transfert d’expertise. Il invite par ailleurs les gouvernements à la maîtrise de l’urbanisation et à assurer une inclusion financière forte, permettant d’intégrer les populations dans le secteur formel, afin d’accéder plus facilement au financement et à l’épargne.

 

Parole aux acteurs

 

Jean Paul Missi: « L’urbanisation constitue des opportunités d’investissement »

DG du Crédit foncier du Cameroun

« En tant que pays confronté à la préoccupation de l’urbanisation, le Cameroun est intéressé à plus d’un titre. Comment l’urbanisation avec ses effets induits peut offrir des opportunités de croissance et une inclusion sociale. On part donc de l’hypothèse que la ville, malgré les effets souvent néfastes d’urbanisation, constitue un potentiel économique : 70% de contribution au PIB pour ce qui est du Cameroun, un besoin d’un million de logements, etc. Cela représente des opportunités d’investissements. Il est donc important de venir s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, sur le continent notamment, pour maîtriser notre urbanisation et en faire un atout économique ».

 

Kate Kanyi Tometi Fotso: « Une occasion pour élargir le marché »

DG  de Telcar Cacao

« Le Forum international Afrique développement donne la possibilité aux opérateurs économiques du continent de réfléchir autrement. La tendance jusqu’ici était que chaque pays travaille replié sur lui-même. On comprend aujourd’hui qu’il faut intégrer la globalisation. Toute chose qui élargit le marché des débouchés et les possibilités d’investissement. Bref, les rencontres de ce genre permettent d’échanger des idées, d’évoluer autrement et ensemble. On tire de l’expérience des autres, ceux qui ont réussi notamment pour se développer davantage en appliquant leurs modèles de développement chez nous».

 

Stanislas Kouala: « Il faut plus d’intégration »

DG Cometal

« 60 ans après les indépendances, on comprend qu’il faut plus d’intégration, pour que l’immense marché africain soit une opportunité. Qu’on n’aille plus chercher les compétences très loin, alors qu’il y en a chez le voisin. L’initiative du Maroc de développer la coopération sud-sud est tardive mais louable. Il revient aux promoteurs d’entreprises de s’approprier cette intégration et faire bouger les lignes au niveau des Etats, pour qu’enfin, le Cameroun commerce avec la Guinée Equatoriale et le Gabon par exemple ».


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *