Le gouvernement congolais se dit prêt à mobiliser les moyens pour aider les victimes.
Le gouvernement congolais n’entend pas prendre part à la conférence des donateurs prévue le 13 avril prochain à Genève à l’initiative des Nations unies. Selon, les prévisions onusiennes, il faut environ 1,6 milliard de dollars pour résoudre la crise humanitaire en République démocratique du Congo (RDC). Mais pour Kinshasa, 100 millions de dollars suffiraient pour venir en aide aux victimes des conflits dans le pays.
Et le gouvernement promet de mobiliser ces fonds en 18 mois. Du reste, pour le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard Shé Okitundu, « la situation de la crise dans les trois provinces concernées n’a pas atteint le degré de gravité dont parlent les Nations unies ». Selon les autorités congolaises, il y a environ 230.000 personnes déplacées en RDC.
Pour les Nations unies, la situation humanitaire est beaucoup plus grave. Ainsi, les statistiques onusiennes font état de 13 millions de personnes – soit un Congolais sur six – qui ont besoin d’aide humanitaire. L’ONU considère notamment que trois provinces de la RDC ont atteint le plus haut niveau d’urgence humanitaire. Cette situation situe la RDC au même niveau que la Syrie ou le Yémen. Mais les autorités réfutent ces chiffres.
Selon Léonard Shé Okitundu « le gouvernement de la République démocratique du Congo est pleinement conscient de ses responsabilités pour faire face à cette question humanitaire. La République démocratique du Congo va lancer incessamment son fonds humanitaire et son programme d’urgence ».
Dans la foulée de cet désaccord sur la crise humanitaire et quelques jours après le vote par le Conseil de sécurité d’un nouveau mandat d’un an de la Monusco, Kinshasa a fait savoir qu’elle souhaitait le départ en 2020 de la force onusienne de son territoire. D’après le chef de la diplomatie congolaise, Kinshasa « aurait voulu que l’éradication » des groupes armés « soit la trame de la nouvelle résolution » des Nations unies au Congo.