Le matériel militaire découvert à Abidjan appartiendrait au Mouvement guerrier pour la dignité et la justice en Côte d’Ivoire, une organisation encore inconnue des autorités
Des enquêtes sont en cours en Côte d’Ivoire, à l’effet de mettre la main sur les propriétaires de l’important matériel militaire saisi mardi dernier dans la commune d’Attecoubé à Abidjan. De source sécuritaire, l’arsenal de guerre en question trouvé dans un gymnase abandonné, est constitué de deux lance-roquettes RPG, de kalachnikovs, de fusils-mitrailleurs, de munitions, d’obus, de 300 treillis, d’explosifs, de chargeurs, de rangers, d’un véhicule 4×4, de badges estampillés «Mouvement guerrier pour la dignité et la justice en Côte d’Ivoire» (une organisation jusqu’ici inconnue des autorités ivoiriennes), de fausses plaques d’immatriculation et de photos d’identité. Les forces de défense et de sécurité ont également interpellé quatre suspects qui sont en cours d’exploitation.
Tout serait parti d’une source anonyme qui a alerté le bureau des opérations de l’état-major des armées qui s’est rendu aussitôt sur les lieux. Cette énième découverte de cache d’armes intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu à travers le pays. Depuis le début de l’année, la Côte d’Ivoire est secouée par des mutineries en série et des braquages récurrents de postes de gendarmerie et de police, avec vols d’armes. En mai dernier, après le déclenchement d’une mutinerie à Bouaké, Souleymane Kamaraté Koné, le chef de protocole de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne, était au centre d’une affaire de 15 tonnes d’armes saisies à son domicile par l’armée. Au début du mois, des suspects ont été interpellés à la suite de l’attaque de l’Ecole de police d’Abidjan. Des documents estampillés : «Division nationale pour la défense du territoire (DNDT)» avaient été retrouvés par les forces de défense et de sécurité.
Avec la multiplication de ces événements malheureux, les forces de défense et de sécurité sont en alerte maximale. Il faut désormais montrer patte blanche pour circuler librement aussi bien à Abidjan que dans plusieurs autres grandes villes du pays, à l’instar de Yamoussoukro, Bouaké ou Korogho, où check-points, perquisitions et contrôles inopinés se multiplient dans l’intention d’interpeller le moindre suspect ou de mettre la main sur tout objet douteux.