Coronavirus : Yaoundé-Nsimalen parée à toute éventualité


18h30 le 10 mars dernier à l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Deux aéronefs en provenance de Bruxelles et d’Abuja débarquent. Au poste de santé de l’aéroport, l’équipe du Dr. Fils Emmanuel Minyem s’active. Munis de leurs blouses, gants, muselière, chacun prend ses marques. Thermo-flash, caméras thermiques, solutions hydro-alcooliques, fiches de renseignement sur l’état de santé et trajet du passager sont mis à contribution. Avant d’entrer dans l’aéroport, les passagers font face au thermo-flash et dans leurs mains sont versées des solutions alcooliques. 

Le thermo-flash prend la température de tout le monde. En file indienne les passagers s’avancent. L’infirmière, dans un geste de lever de coude, dirige son thermo-flash vers la tempe des voyageurs. Tout de suite, une dame est mise à l’écart. Sa température semble plus élevée que la normale. « Je ne suis pas malade », s’effraie la dame. « Je n’ai pas dit que vous l’êtes. Je dois juste reprendre votre température », explique calmement l’infirmière. Inquiète, la jeune femme s’impatiente, mais après une seconde prise de température, tout va bien. Soulagée, elle peut traverser le premier poste. « En fait le thermoflash a affiché une température de 37,2° chez cette femme la première fois. Pour les températures externes, on ajoute 0,7 donc ça faisait 37,9°. Or la température simple est de 37,5°. Quand on a repris elle était à 37,2° et on l’a laissée partir. Cela arrive souvent car quand les gens restent longtemps avec la température du tunnel ça peut s’expliquer », explique Dr Fils Emmanuel Minyem, chef de poste.

Au second poste de surveillance, une autre infirmière est assise dans un box avec la caméra thermique. Sur son écran, des silhouettes de couleur grise. « Si la température est élevée, l’alarme va se déclencher et la silhouette va devenir rouge », explique-t-elle. Aucune alerte : les passagers des deux compagnies ne présentent aucun symptôme de la maladie. D’ailleurs un questionnaire est rempli par des passagers à leur arrivée au Cameroun. Sur celui-ci, il faut donner des informations sur son état de santé, la visite d’autres pays étrangers, le numéro de téléphone, l’adresse complète au Cameroun, entre autres. Ces fiches obligatoires sont récupérées par le personnel de santé pour analyse. Cet exercice utile est devenu un rituel dans les aéroports du Cameroun même si c’est un peu agaçant pour certains voyageurs, comme Sonia M., citoyenne belge. « L’attente est assez longue parce qu’il faut faire la queue, remplir la paperasse et autres. Je suis attendue quelque part à 20h et je ne pense pas que je serai à l’heure. Mais je pense que mes hôtes comprendront vue la situation qui prévaut », explique la jeune dame.

Pour le chef de poste santé, ces mesures ne doivent pas être prises à la légère. Car c’est grâce à elles que deux cas ont été identifiés au Cameroun. Le médecin-chef explique que les fiches de renseignement permettent de suivre les voyageurs à risque et de savoir l’évolution des symptômes. C’est par exemple le cas d’un camerounais résident an Arabie Saoudite ayant atterrit mercredi matin dans cet aéroport. « Il avait une température de 38,1° due à la fatigue. Mais il ne répondait pas à la définition des cas. Néanmoins, il sera suivi durant 14 jours. Nous lui avons demandé de limiter ses sorties le temps de son observation », indique Dr. Fils Emmanuel Minyem. Aucune autre alerte rouge aux dernières nouvelles.


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