75 millions d’euros, soit environ 49,2 milliards de F. C’est le montant de la participation de la Banque européenne d’investissement (BEI) au financement du projet de construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal-amont. Ce chiffre a été révélé mardi dernier à Yaoundé, au cours d’une soirée commérant les 60 ans de création de l’institution. Une soirée à laquelle prenaient part des membres du gouvernement, mais aussi des responsables des projets financés par la BEI au Cameroun. Et chacun, avec ses mots, a salué la qualité de la coopération entre le Cameroun et l’institution financière depuis plusieurs décennies. Coopération dont la première remonte, selon Andrea Pinna, chef de bureau de la BEI pour l’Afrique centrale, à 1965, avec le financement de la cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM) qui, à ce jour a déjà bénéficié de trois accords de financement, d’un montant global de 26,6 milliards de F.
D’ailleurs, au cours de la cérémonie de mardi dernier, une exposition photos a permis au public de découvrir les différents secteurs où la BEI est présente au Cameroun. Outre le textile avec la Cicam, l’institution financière a aussi investi dans le transport ferroviaire, l’électricité, l’eau potable, la promotion de Pme, les télécommunications. Ainsi, au 16 novembre 2018, la BEI au Cameroun c’est un portefeuille global de 327,3 millions d’euros, soit près de 215 milliards de F. Et la banque ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dans le pipe d’autres accords de financements, notamment pour l’électrification rurale, la réhabilitation du chemin de fer, l’interconnexion électrique Cameroun-Tchad, entre autres.
Pour voir ce que le Cameroun fait des enveloppes allouées, une équipe de la BEI est descendue à Lom Pangar entre dimanche et mardi dernier. Ce projet a reçu un peu plus de 19 milliards de F de la banque européenne d’investissement. Après donc un tour du propriétaire, de la salle des commandes aux différentes digues en passant par les vannes, Andrea Pinna s’est dit satisfait de la réalisation du projet. « Le projet est impressionnant. Il y a six ans, on se contentait des signatures sur papier. Aujourd’hui, on peut déjà voir l’impact du barrage, notamment la régulation du fleuve Sanaga qui permet aux autres barrages de fonctionner », a indiqué le chef de bureau. Les responsables de la BEI ont également touché du doigt les changements intervenus dans la vie des populations, notamment à travers la pêche dans le village Ouami. Mais cela n’a en rien occulté les difficultés rencontrées. Il s’agit par exemple de l’aménagement du débarcadère, mais aussi de la réhabilitation ou de l’entretien de la voie d’accès au barrage. En effet, le trajet entre Bertoua et Lom Pangar qui se faisait en un peu plus de deux heures se fait désormais en trois à quatre heures, du fait du mauvais état de la route.