Constructions d’édifices publics à Yaoundé: l’exécution va bon train


C’est le constat qui se dégage de la tournée  du ministre Abba Sadou dans les chantiers des immeubles-sièges de certaines administrations publiques.

Journée marathon mardi dernier pour le ministre délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics. Abba Sadou achevait ainsi sa tournée entamée le 9 mars sur les chantiers de construction des immeubles-sièges de certaines administrations publiques dans la ville de Yaoundé. Il s’est rendu tour à tour sur le chantier de  la direction générale des Impôts (DGI), de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL), de l’Institut national de la Statistique (INS) et du ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF). Globalement, les entreprises sont à l’œuvre sur le terrain, les travaux suivent leur cours et les édifices se dessinent progressivement.

Toutefois, derrière chaque chantier, se  cachent des réalités de nature à entraver la bonne exécution des travaux. A la DGI, par exemple, on a déploré le faible déploiement de l’entreprise China First Highway Engineering Co en charge des travaux et du bureau Veritas, responsable du contrôle technique. Ce qui conduit à un démarrage tardif des travaux. En effet, l’immeuble en contrebas du siège actuel est à sa phase préliminaire. On estime aujourd’hui à 32,87% l’exécution du chantier lancé en juin 2016.

Inquiétude similaire au niveau du futur siège de la CNDHL. Ici, les travaux sont encore à leur début. C’est que, dès la genèse du projet, il s’est posé un problème de site. L’ancien site au garage administratif déclaré non constructible, la Commission a été réorientée par la Communauté urbaine de Yaoundé en face du ministère des Postes et Télécommunications. Le maître d’ouvrage a dû modifier la conception architecturale suite à une réduction de la superficie de base, puis, suspendre les différents contrats. Résultat, les travaux se résument à la démolition des bâtiments existants et à l’installation partielle du chantier entre autres. Au niveau du futur siège du MINFOF, au nouveau complexe administratif au quartier Etoudi, l’entreprise DPE INTER et le groupement MOYO/CERG sont à pied d’œuvre depuis 2013. Le bâtiment de quatre différents blocs de près de neuf étages se dresse déjà. Seulement, l’étroitesse du site, le non-paiement des décomptes et le non règlement des frais de l’entreprise et du maître d’œuvre freinent la bonne marche des travaux.

Le futur siège de l’INS, quant à lui, affiche déjà fière allure. Construit sur 3980 m2, il s’élève sur 10 niveaux. D’après le chef de mission, il ne reste plus que les finitions, avec notamment la pose des câbles.

 

Abba Sadou : «Nous sommes satis faits de notre visite »

Le ministre délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics

Quelle appréciation faites-vous du déroulement des travaux ?

Nous connaissions ces chantiers sur le papier. Il était bon que nous descendions sur le terrain, pour voir leur exécution physique. Cette descente nous a permis de voir que ces immeubles d’envergure ont au trois quart, déjà fière allure. Ils sont exécutés à des taux assez satisfaisants. Nous avons également eu l’occasion de mieux comprendre certains besoins d’ajustement de contrats de base, notamment en termes d’avenants de certains de ces bâtiments et d’analyser les difficultés de démarrage. Si certains sont avancés comme le ministère de la Justice, l’Institut national de la Statistique, dont la réception est prévue pour les mois à venir ainsi que le ministère des Forêts, d’autres, par contre, sont à un niveau de réalisation assez faible comme la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés, dont les plans ont dû être revus. Nous aurons des échanges avec le maître d’ouvrage pour des solutions. La direction générale des Impôts connaît quant à elle un retard de démarrage. Nous avons demandé à l’entreprise en charge des travaux de se mobiliser davantage en termes de matériel et de ressources humaines pour accélérer le rythme de l’évolution des travaux et avoir un train d’exécution satisfaisant. Globalement, nous sommes satisfaits de cette visite. 

Qu’avez-vous prescrit en cas de non-respect des cahiers de charge ?

Il faut que les maîtres d’ouvrages mettent les moyens suffisants pour que les entreprises puissent accélérer les travaux. Car, on constate un grand décalage entre l’avancement des travaux et le taux de consommation des délais. Nous avons exhorté les acteurs notamment les entreprises à se mobiliser sur le terrain pour rapprocher ces deux données. Pour accompagner l’entreprise dans ses efforts, les maîtres d’ouvrages doivent accroître le taux de payement de l’entreprise.

Quelle solution au paiement tardif des décomptes tant décrié ?

Le décompte qui est le document de payement que l’entreprise présente doit passer par des visas à différents niveaux. Au niveau du Minmap, il y a un délai en termes d’acceptation du visa ou de rejet. En amont du Minmap, il y a trois ou quatre autres étapes, où les délais ne sont pas fermes. Le président de la République a instruit au Minmap de préparer un texte qui oblige chacun des intervenants à respecter des délais précis. Dans les jours qui viennent, ce texte sera signé et cela va permettre d’accélérer le rythme de paiement des décomptes.


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