Conjoncture: l’Afrique subsaharienne se relève


La semaine dernière, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont tenu, à Bali en Indonésie, leurs traditionnelles réunions d’automne pour évaluer la conjoncture mondiale. Et l’Afrique n’a pas été en reste. Ainsi, le FMI a « salué la poursuite de la reprise économique dans les pays d’Afrique subsaharienne riches en ressources naturelles et la persistance d’une croissance vigoureuse dans la plupart des autres pays de la région », peut-on lire dans le communiqué de presse rendu public à l’issue de la réunion.

« La croissance en Afrique subsaharienne devrait passer de 2,7 % en 2017 à 3,1 % en 2018 et à 3,8 % en 2019 », a déclaré Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI. Il indique également que « la croissance devrait s’accélérer principalement pour les pays exportateurs de pétrole, tandis que les pays pauvres en ressources naturelles devraient continuer d’enregistrer une croissance vigoureuse, de 6 % ou plus pour certains ». Cependant, le FMI pense que des choses peuvent aller mieux.

C’est pourquoi l’institution a engagé les pays d’Afrique subsaharienne à ré duire leurs vulnérabilités et à renforcer les fondements d’une croissance élevée et soutenue. En effet, selon son dernier rapport sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, la croissance économique s’accélère, et les résultats macroéconomiques se sont améliorés, mais il convient d’en faire plus pour protéger fermement la reprise contre les risques liés aux chocs intérieurs et extérieurs. M. Selassie a souligné que « si des progrès ont été enregistrés dans la réduction des déficits budgétaires, il convient de s’attacher davantage à accroître les recettes pour continuer d’investir dans le développement et assurer le service de la dette ».

Par ailleurs, pour le directeur du département Afrique du FMI, les pays d’Afrique subsaharienne doivent mieux se positionner pour réaliser une croissance qui est plus résiliente et capable de créer suffisamment d’emplois pour exploiter pleinement son dividende démographique, dans un contexte mondial marqué par une période d’incertitude élevée où les difficultés liées aux progrès technologiques rapides et aux changements climatiques s’accentuent. L’amélioration de ces performances passe également par des réformes qui doivent viser principalement à réaliser une croissance qui crée les 20 millions d’emplois par an nécessaires pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail.

Pour le FMI, il s’agit notamment d’approfondir l’intégration commerciale et financière (notamment dans le contexte de la zone de libre-échange continental), de réduire les distorsions sur les marchés, d’améliorer l’efficience des dépenses publiques, de promouvoir la connectivité numérique et un système d’éducation flexible. Il est aussi question de mettre en place un environnement propice à l’investissement privé et à la prise de risque.


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