Conjoncture en zone Cemac: léger mieux


Une fois de plus, la question sur la dévaluation du franc CFA a été posée hier au gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), par ailleurs président du comité de politique monétaire (CPM). Et une fois encore, Abbas Mahamat Tolli a été clair : « La dévaluation du franc CFA n’est pas d’actualité. Ce n’est qu’une rumeur infondée alimentée dans les réseaux sociaux chaque fois que les dirigeants de la sous-région ou de la zone se réunissent ».

Le gouverneur a par ailleurs indiqué que les Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale sont davantage focalisés sur la diversification des bases de recettes et la création d’emplois. C’était au sortir de la 3e réunion annuelle du CPM, dont l’objectif est de dresser un état des lieux de la situation macroéconomique mondiale et sous régionale et de faire des projections. Et cette situation semble plutôt encourageante pour l’Afrique centrale, au vu des chiffres disponibles et des clarifications apportées par le président du CPM.

Ainsi, au 31 octobre 2018, les données font état d’un taux de croissance réel du PIB de 1,7% contre 0,2% il y a un an ; la réduction du déficit budgétaire à 0,3% du PIB contre 3,8% en 2017. Quant au taux d’inflation, il est maintenu sous le seuil communautaire à 1,7%, alors que le taux de couverture extérieure de la monnaie est évalué à 59,7% contre 27,5% l’année dernière.

Des prévisions rendues possibles, si l’on s’en tient au communiqué du CPM, par « la remontée des cours et de la production du pétrole, l’accélération de la mise en œuvre des réformes économiques, monétaires et financières prévues dans le programme de réformes de la communauté et les programmes conclus avec le FMI ».

Face à ces perspectives favorables, le Comité a pris certaines décisions qui devraient accélérer la sortie de crise. Il s’agit notamment du relèvement du principal taux directeur de 55 points. Il passe de 2,95% à 3,5% pour, selon Abbas Mahamat Tolli, conforter les réserves de change qui continuent lentement mais surement leur remontée.

Il a aussi été décidé de relever le taux de pénalité aux banques, passant de 7,00% à 7,55%, entre autres. Ces mesures visent à soutenir les programmes économiques et financiers en cours dans la sous-région et une fois de plus, l’urgence de voir l’ensemble des six pays membres adopter ces programmes a été soulignée.

Mais le patron de la BEAC se veut rassurant, du fait que le Congo et la Guinée équatoriale poursuivent les négociations et pourraient prendre le train incessamment. Ce qui apporterait à l’ Afrique centrale un appui de 1000 milliards de F d’ici la fin de l’année


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