A Olamze, c’est terminé avec le désert médiatique. Il y aura désormais une radio pour donner des informations sur les préoccupations des populations locales, un parfum de ce qui se passe dans le pays et leur permettre d’échanger des opinions sur des manières de gérer et de vivre. Cette commune de plus de 12 000 âmes dans le département de la Vallée du Ntem, région du Sud, est désormais dotée d’une radio communautaire, Nku Nnam FM. Émettant à la fréquence 98.0, le « tam-tam du village » a été officiellement inauguré lundi dernier par l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou.
Ce média local, premier de la commune, est le fruit d’un projet mis en œuvre depuis 2013 par le Programme national de Développement participatif (PNDP). En effet, Nku Nnam FM fait partie d’un ensemble de douze radios créées et de huit autres réhabilitées à travers le pays pour une enveloppe totale de 900 millions de F. Un financement de l’Agence française de développement, à travers les fonds du Contrat de désendettement et développement (C2D) entre le Cameroun et la France. Une somme « destinée à l’amélioration de l’offre d’information et de communication, ainsi que de la gestion et de la gouvernance locale dans 20 communes camerounaises. La communication est en effet un formidable outil de développement », a relevé le diplomate. Et la coordonnatrice du PNDP d’en préciser les critères de sélection. « Ces radios ont été créées sur la base d’une compétition entre communes. Les huit radios réhabilitées l’ont été sur la base d’une sélection après une étude diagnostic », a indiqué Marie Madeleine Nga. Chaque radio créée a ainsi bénéficié en moyenne de 40 millions de F, avec la fourniture en équipements tels des consoles, casques, micro, onduleurs, de même que la formation de personnels devant assurer la prise en main. Quant aux radios réhabilitées, elles ont coûté environ 5 millions de F chacune.
A Olamze, la radio émet donc depuis le 4 septembre 2017 en français, ntoumou, espagnol et anglais. Pour le chef de station, Jolinon Daniel Ebozo’o, les programmes répondent aux besoins des populations locales, mais leur donnent aussi des informations sur la situation générale dans le pays afin de les guider en tant que citoyens. « Dans une zone où l’agriculture occupe une part conséquente de l’activité économique et où les enjeux de santé et d’éducation restent essentiels, la promotion et le partage de l’information apparaissent centrales », a relevé Christophe Guilhou. Pour Marie Madeleine Nga, cette radio ne doit pas être utilisée comme un outil de propagande de la commune, mais demeurer au service des populations.