Coordonnateur de l’Unité régionale de fusion du renseignement (RIFU) à Abuja au Nigéria.
Quel bilan pouvez-vous dresser des activités de la RIFU depuis sa création ?
De manière générale, nous pouvons dire que le bilan est positif. Sur le terrain, nous pouvons constater que le groupe terroriste Boko Haram, ainsi que son allié, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest, sont en perte de vitesse. Il y a une série de défections, d’arrestations, des hauts leaders du groupe. Cela atteste de la perte de vitesse du groupe et que nous sommes sur la bonne voie.
Quelle est la situation actuelle dans les zones attaquées par la menace terroriste et comment vous adaptez-vous à cela ?
L’ennemi a de fins stratèges lorsqu’il agit. Nous essayons de les devancer dans leur stratégie. Nous prenons des actions anticipatives qui font que même avant qu’ils n’attaquent, nous soyons déjà au courant de leurs attaques et cela nous permet d’anticiper et de les prendre à contre-pied. Pour l’instant, nous croyons que le groupe étant en perte de vitesse cherche à se délocaliser et à trouver d’autres refuges. Mais nous sommes sur le point d’empêcher tout cela.
Quelles perspectives entrevoyez-vous pour cette unité ?
Nous allons renforcer la coopération entre les pays membres de la RIFU dans le cadre du partenariat du renseignement, puisque cela a porté du fruit jusque-là. Nous allons également renforcer le partenariat avec la Force multinationale mixte basée à N’Djaména qui abat un travail formidable grâce aux renseignements que nous leur fournissons. Cette synergie nous permettra, à terme, d’arriver à bout de cette secte. Mais il faut ajouter que cela ne peut réussir véritablement que si on y associe une stratégie de stabilisation des plans de développement dans la région pour permettre aux habitants de la zone de pouvoir subvenir à leurs besoins essentiels, parce que c’est un argument qu’utilisent les groupes terroristes pour pouvoir infiltrer les régions.