COMMENTAIRE.
Le pape François a repris son bâton de pèlerin pour consolider les bases de la paix en Colombie. Du 6 au 11 septembre prochain, le séjour pontifical est essentiellement consacré à l’apaisement dans ce pays, car depuis la signature de l’accord de paix et de réconciliation entre le gouvernement et les anciens rebelles des Forces armées révolutionnaires (FARC), les fruits tardent à tenir la promesse des fleurs.
Certes, les anciens insurgés ont abandonné les armes à l’issue d’une rébellion ayant duré plus d’un demi-siècle et au terme d’un processus de désarmement conduit par l’Organisation des Nations unies (ONU). Ils ont même transformé leur mouvement en parti politique. Cependant, 8 anciens membres des FARC ont déjà été assassinés par des personnes qui n’ont pas toléré les crimes commis au cours de la période d’insurrection. Non seulement, ces meurtres montrent que les opposants à l’accord de paix et de réconciliation ne sont pas éloignés, mais aussi et surtout l’ancien président de la République, Alvaro Uribe, s’est converti en farouche opposant de cet accord. Le pape François a essayé de réconcilier les positions du chef de l’Etat colombien, Juan Manuel Santos, initiateur de l’accord de paix et de réconciliation et de son prédécesseur Alvaro Uribe en décembre dernier, sans parvenir à aplanir leurs divergences. Le pape n’a cependant pas renoncé à réconcilier les positions des deux hauts responsables, ni des autres Colombiens. Il séjourne donc en Colombie pour convaincre les uns et les autres de la nécessité de s’engager activement à construire la paix. C’est-à-dire reconnaître la souffrance des autres, pardonner, se rencontrer, comprendre et bâtir l’avenir de ce pays qui doit résolument reprendre son destin en main et tourner le dos à la violence.
Autant le pape François croit en la réussite de sa mission, autant les Colombiens sont appelés à contribuer à son succès. Les autres dimensions de la visite papale, notamment la prière pour la réconciliation, le séjour au cœur de la forêt amazonienne, le « poumon de la planète », et la rencontre avec les pauvres, seront mieux appréciées à l’aune de la paix encouragée par le souverain pontife.