Vu les actes héroïques qu’ils posent chaque jour, les hommes de cœur de nos comités de vigilance méritent un témoignage de gratitude. Le vendredi 21 avril dernier, ces citoyens débordant de courage sur l’ensemble du territoire national, ne pouvaient que se sentir honorés. Pourquoi ? Prenant la parole ce jour-là, à l’occasion de la remise des épaulettes à la promotion « Paix et Emergence » de l’Ecole militaire interarmées, à Yaoundé, le président Paul Biya, après avoir situé le peuple comme étant « le socle granitique sur lequel repose l’armée », a martelé : « Je voudrais donc bien sincèrement féliciter les populations camerounaises, pour leur engagement dans la lutte pour la défense de la patrie, notamment à travers les comités de vigilance… ».
Un retour au passé, démontre qu’il ne s’agissait pas de la première adresse présidentielle, conférant des honneurs à ces groupes intervenant sous le contrôle des représentants de l’Etat et des chefs traditionnels. Il y a eu des messages d’encouragement, des appuis multiformes, venant du président de la République. Les plus récentes manifestations de cette haute reconnaissance ont été saluées, voici peu, dans l’Extrême-Nord, zone de prédilection des terroristes, aujourd’hui obligés de plier.
L’éradication en cours des menaces qui mettaient en péril la nation, et la nécessité d’attacher le grelot, doivent inciter ces entités à aller de l’avant. Parce qu’elles pèsent d’un grand poids, dans les stratégies gouvernementales destinées à défendre la partie, protéger les hommes et leurs biens. Selon des spécialistes, aucun point obscur n’entoure leur rôle : en ville et dans les villages, veiller et dénoncer ; signaler la présence d’individus douteux et remarquer l’apparition de mouvements suspects ; fournir, sans chercher des atermoiements, le bon renseignement aux autorités administratives et forces du maintien de l’ordre. Cette démarche permet toujours d’anticiper.
A Toko, localité guère éloignée de la frontière avec le Nigeria, ce travail s’effectue depuis belle lurette, avec efficacité. Un déploiement s’étendant, actuellement, au suivi de l’état d’esprit des populations. Qui se plaignent de l’installation de projets industriels d’envergure, réduisant de 70% leurs terres cultivables. Question : convient-il donc de céder aux sirènes diabolisant nos comités de vigilance et exigeant leur suppression ? Demain, nous en aurons davantage besoin, sous une structuration donnant le moyen d’agir avec plus de bonheur. Il s’agira de prendre en compte les nouveaux défis sécuritaires liés aux progrès futurs. En son temps, face aux Athéniens, Périclès appelait déjà à la prudence: « Ce sont les hommes et non les pierres, qui constituent le meilleur rempart des cités. »