CHRACERH : des quotes-parts pour améliorer le rendement


C’est la principale résolution de la deuxième session ordinaire du conseil d’administration de l’institution sanitaire de référence tenue mercredi 17 juillet 2019. Opérationnel depuis 2015, le Centre hospitalier de recherche appliquée en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya (CHRACERH) a rapidement gagné en visibilité sur l’échiquier médico-scientifique international. Ses prouesses ont achevé de convaincre, il y a longtemps, les plus sceptiques. Surtout pour ce qui est de la procréation médicalement assistée. Il est maintenant question d’assurer le développement du centre hospitalier plus connu pour la Fécondation in vitro (Fiv) que pour toutes les autres offres de soins de santé : cancérologie, accouchements simples, petite chirurgie et consultations gynécologiques courantes, à des tarifs ordinaires. L’atteinte de l’objectif passe par l’augmentation de l’activité, l’amélioration du taux de fréquentation, eux-mêmes sous-tendus par la disponibilité de plus de médecins. D’où l’exposé de Jean Pierre Bastard, ancien directeur général du CHU de Clermont-Ferrand (France) où a travaillé le Pr. Maurice Antoine Bruhat qui a beaucoup aidé à la création du Chracerh.

« Cet établissement rencontre quelques difficultés : les médecins n’y sont pas assez nombreux, il faut attirer plus de médecins spécialistes, mais les salaires qui sont donnés dans le secteur public ne sont pas très attractifs. Ça pose une difficulté qui existe ailleurs dans d’autres hôpitaux du Cameroun et là-bas on a mis en place un système de ventilation des quotes-parts. Cela veut dire qu’une partie des recettes de l’hôpital est reversée aux médecins : ce qui est plus attractif pour eux. Je venais donc proposer la mise en place de ce système au CHRACERH, mais avec des conditions bien précises car il ne s’agit pas de donner un salaire supplémentaire aux médecins », a expliqué l’expert invité au conseil d’administration. Concrètement, le système des quotes-parts constitue une motivation pour le personnel qui devra par conséquent être plus présent et travailler davantage. Il permettra aussi au Chracerh d’obtenir des recettes supplémentaires, de recruter de nouveaux médecins pour la mise en œuvre des activités tournant actuellement au ralenti, dont la chirurgie cancérologique, en l’absence d’un opérateur. Dans cette veine, des activités ont été déterminées par grands services par le conseil d’administration et la direction générale.

L’examen et l’adoption des comptes de l’année 2018, de même que la modification du budget 2019 sur instructions du ministère des Finances ont constitué le menu principal de ces assises. « C’était un conseil des comptes : il était question de vérifier que l’argent qui nous a été donné a été bien utilisé. Tout étant en ordre, il fallait étudier les autres stratégies de développement. Quand on fait l’analyse économique, il est évident que les moyens nécessaires pour permettre à ce genre de structure d’aller loin ne peuvent pas être apportés par l’Etat seulement. Il nous faut des stratégies pour nous autonomiser progressivement. D’où les quotes-parts dont l’objectif est de maintenir les médecins à l’hôpital, tout en leur permettant d’y bien gagner leur vie », a expliqué Pr. Jean-Marie Kasia, directeur général du CHRACERH.


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