« Cette instruction vise une meilleure stabilité monétaire »


Quels sont les problèmes que viennent résoudre la nouvelle instruction du gouverneur de la Beac relative à la monnaie électronique ?

Cette décision du gouverneur de la Beac a l’avantage, par rapport à l’ancienne réglementation, de clarifier les conditions et les modalités d’usage des instruments de paiement électronique émis dans la sous-région, autrement dit des dépenses en devises à l’extérieur de la Cemac par les ressortissants de cet espace géographique, comme cela se fait par toutes les Banques centrales du monde. En son article 2, cette décision spécifie de manière limitative, afin que nul n’en ignore, les instruments de paiement électronique autorisés pour les paiements et les retraits à l’extérieur de la Cemac. Il s’agit des cartes bancaires à débit immédiat ; des cartes de crédit ou cartes bancaires à débit différé ; des cartes prépayées. Les articles 5, 6, 7 et 8 spécifient afin que nul n’en ignore, les plafonds des paiements et des retraits dans le temps avec lesdits instruments de paiement électronique, à l’extérieur du territoire de la Cemac. Par ailleurs, l’article 9 fait obligation aux émetteurs, donc aux banques d’une manière générale, d’implémenter les plafonds desdits paiements et retraits autorisés dans le respect des conditions prévues par l’instruction. Cet article a l’avantage d’éviter de laisser entre les mains du porteur, la responsabilité du strict respect des plafonds d’usage des instruments de paiement électronique.

En quoi cette décision va-t-elle contribuer à lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ? 

L’instruction du gouverneur va sans doute contribuer à freiner non seulement la fuite des capitaux, mais également dans le contexte actuel, à assurer une meilleure traçabilité des flux financiers intra et extra Cemac. Quant au financement du terrorisme, il me semble qu’au-delà de la traçabilité et du contrôle limitatif des dépenses effectuées par les ressortissants de la Cemac à l’extérieur, la règlementation sur les changes renforce cet important volet par les modalités de rapatriement et d’entrée des devises dans notre sous-région.

A ce jour, quel est l’état des lieux des transactions monétiques hors CEMAC ?

Dans la zone, on compte près d’un million de cartes internationales réparties entre les trois grands réseaux internationaux que sont Visa, Mastercard et Union Pay International. Pour donner un ordre de grandeur, en 2018, les transactions effectuées par les cartes de paiement Visa, s’élevaient à $125 millions soit 72,1 milliards de F pour le réseau. En faisant un rapprochement avec les parts de marché détenues par chacun de ses réseaux dans la Cemac, on peut estimer à un peu moins de $200 millions (115,38 milliards de F), le montant cumulé des dépenses effectuées à travers les instruments


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