Centrafrique: l’essentiel et l’accessoire


COMMENTAIRE

Tandis qu’on les croyaient spécialement mobilisés pour le retour à la paix, quelques dirigeants centrafricains ont distillé une image qui met en péril le processus de normalisation et de stabilisation enclenché par le président de la République, Faustin Archange Touadéra. Les avocats du président de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua, ont par exemple porté plainte contre Didacien Kossimatchi, porte-parole du Comité de soutien du chef de l’Etat centrafricain, pour injure, diffamation, incitation à la haine et atteinte à la sûreté de l’Etat.

En juillet dernier, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du comité avait accusé le président de l’Assemblée nationale d’avoir recruté des mercenaires pour assassiner le chef  de l’Etat centrafricain. Une telle querelle est inopportune. D’autant plus que la République centrafricaine n’a pas encore fini de panser les blessures de la grave crise qui l’a secouée de 2013 à 2016, à la suite de la chute du président François Bozizé et la prise du pouvoir par Michel Djotodia. La période de la crise a été si ténébreuse et éprouvante que vendredi dernier, le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a constaté que le nombre des réfugiés ayant fui les violences a atteint son plus haut niveau à savoir 1,1 million de Centrafricains sur 4,5 millions d’habitants. Encore faut-il ajouter qu’entre janvier et septembre dernier, 200.000 nouvelles personnes ont été forcées de fuir leurs domiciles à cause de nouvelles violences.

On comprend donc aisément pourquoi la polémique opposant les partisans du chef de l’Etat à  ceux du président de l’Assemblée nationale est stérile. Aguerris par les épreuves, les Centrafricains devraient pouvoir se convaincre que l’essentiel consiste à construire la paix dans les cœurs et les esprits et relancer les différents pans de la vie nationale, pour consolider le processus de normalisation et de stabilisation. Le reste est accessoire.


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