Le président Faustin-Archange Touadéra fait savoir que des soulèvements sont en projet au sein de la nouvelle armée.

Le climat sécuritaire demeure peu rassurant et l’avenir laisse planer quelques inquiétudes. Dans un récent entretien télévisé,  le président de la République centrafricaine indique que des projets de mutinerie dans la nouvelle armée centrafricaine sont en préparation. Selon Faustin-Archange Touadéra,  ces remous viennent des militaires qui redoutent leur non-réintégration au sein des Forces armées centrafricaines (FACA). «Nous sommes au courant de tout ce qui se prépare dans les quartiers de Bangui, pour qu’il y ait une mutinerie au sein de l’armée. Je pense qu’il est encore temps, pour que ceux qui sont derrière cette mutinerie en préparation reviennent à la raison», a indiqué le chef de l’Etat. «Nous n’avons pas d’armée pour défendre la population qui souffre. Alors pourquoi une mutinerie, au moment où nous nous battons pour que, de concert avec les partenaires bilatéraux et la communauté internationale, nous puissions réorganiser notre armée?», s’est interrogé M. Touadéra.

En effet, plusieurs centaines de militaires soupçonnés d’avoir fait partie des ex-Séléka et des anti-Balaka, les deux groupes rebelles opposés, craignent de ne pas être intégrés dans la nouvelle armée en reconstruction. La mission de l’Union européenne en Centrafrique (EUTM-RCA) s’emploie depuis quelques mois à reconstruire le pays et former les FACA. Comme pour faire chanter les autorités, ils brandissent comme menace des projets de mutineries. En plus, la mise en service prochaine de la Cour pénale spéciale avec la nomination récente d’un procureur spécial, chargé d’enquêter sur les crimes et violations graves des droits de l’homme durant la période de crise inquiète plus d’un. Car, beaucoup d’entre eux qui auraient trempé dans des cas de viols et assassinats restent de potentiels justiciables devant cette juridiction.