Deux cérémonies en une, et fort logiquement deux fois plus de bonnes nouvelles pour les producteurs de la région du Septentrion. Jeudi dernier à Garoua, alors qu’il lançait la campagne agricole 2018 pour les trois régions de la zone, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Henri Eyebe Ayissi, n’a pas apporté dans sa hotte que les intrants et matériels agricoles à remettre aux producteurs.
Dans une conjoncture particulièrement difficile pour le secteur dans cette partie du pays, le Minader était aussi porteur de motifs d’optimisme. Notamment le Projet d’appui au développement rural (PADER), nouveau guichet de financement et d’encadrement des producteurs, dont le lancement officiel a eu lieu en même temps que celui de la campagne 2018.
Fruit de la coopération avec la République fédérale d’Allemagne à travers la GIZ, ce programme va injecter près de 33 milliards de F pour la période 2015-2020 pour financer 20.000 exploitations agropastorales, dont au moins 30% tenues par des femmes.
Il faut dire qu’entre les changements climatiques qui affectent plus qu’ailleurs la zone septentrionale, la situation sécuritaire, l’impact des réfugiés et déplacés, ou encore les tensions de trésorerie qui ont perturbé la fluidité des crédits aux producteurs, la situation alimentaire du grand Nord demeure préoccupante.
Henri Eyebe Ayissi en dressant le bilan de la campagne agricole 2017, s’est réjoui des résultats satisfaisants au regard des appréhensions soulevées.
Il n’a cependant pas caché que la situation alimentaire nécessite toujours d’être surveillée, en particulier pour le Nord et l’Extrême-Nord. Et c’est dans ce sens que pour la campagne 2018 lancée jeudi, une batterie de mesures supplémentaires va accompagner les producteurs dans leur déploiement notamment, l’exécution en relation avec le PAM d’opérations d’aide d’urgence aux réfugiés et l’actualisation du calendrier agricole pour mieux tenir compte des changements climatiques et qui justifie d’ailleurs la tenue en mai plutôt qu’en juin du lancement de la campagne agricole.
Pour compléter cette panoplie, le Minader a annoncé le lancement imminent de deux nouveaux programmes : le Projet d’appui à la filière cajou et le Projet d’appui à la facilitation de l’analyse des sols et fertilisation.