Bertoua: le challenge de l’adressage des rues


Une campagne dans la capitale régionale vise à amener les populations à se familiariser avec ce nouvel outil.

Désormais, en vous rendant dans les locaux de l’agence Sopecam de Bertoua, demandez au taxi ou à la plus pratique moto de vous déposer au « 111 Avenue Paul Biya ». Les autres ont bien leur « 10 Downing Street » ou leur « 36 Quai des Orfèvres ». Pourquoi pas Bertoua ? Le chef-lieu de la région de l’Est a donc décidé de rendre fonctionnel son système d’adressage urbain, initié depuis 2013 grâce à un appui financier de la coopération française.

Grégoire Mvongo, gouverneur de la région, en lançant la vaste campagne de sensibilisation des populations le 20 septembre 2016 dernier, a voulu que ces noms de rues rentrent dans les reflexes des habitants. En commençant par les administrations publiques et privées. « Je demande aux structures installées dans le centre urbain de Bertoua de modifier dès aujourd’hui le papier- entête de leurs correspondances en y insérant leur nouvelle adresse de localisation », a instruit Grégoire Mvongo.

Imaginez alors que ce dernier doive s’habituer à indiquer à ses invités que sa résidence est bel et bien située à la « Rue des préfets », bien qu’il soit gouverneur. Et ce n’est pas la seule incongruité de l’affaire. Puisque les usagers sont appelés à bannir de leur vocabulaire des noms de coins très célèbres ou à forte charge symbolique. Tenez carrefour « Radio » devient « Rue Goliké Fabien ». L’ « Avenue Mbartoua » désigne dorénavant la portion de la route nationale qui va de « Carrefour immeuble Dabadji » jusqu’aux services du gouverneur. Un autre défi attend les auxiliaires de la justice quand il faut remettre une convocation à un citoyen. S’il habite une maison en terre ou en planche, il ne recevra pas sa lettre puisqu’on a adressé uniquement les maisons en matériaux définitifs de Bertoua.


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