Le passage d’un carré spécial du contingent camerounais ayant participé aux opérations de maintien de la paix est l’une des innovations du 20 mai 2017.
Bérets commando bleus ciel juchés sur la tête, brassards plastronnés sur le bras droit, le passage du bataillon Onu, contingent composé des militaires camerounais ayant participé aux opérations de maintien de la paix en République centrafricaine (RCA) en qualité de casques bleus de l’Onu a marqué les esprits. Le gros du contingent composé des soldats ayant été missionnés en République centrafricaine sous la bannière de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) n’est pas passé inaperçu au Boulevard du 20 mai à Yaoundé. Avec un carré de 149, ces hommes et femmes qui ont séjourné 12 mois en Rca pour aider ce pays voisin à retrouver sa stabilité et l’ordre constitutionnel ont été salués, comme à leur retour il y a quelques années, par le chef des armées et l’ensemble des invités ayant assisté à la parade militaire et civile au Boulevard du 20 mai. La mise en exergue de ce contingent illustre la volonté du chef des armées de rendre hommage à ces Camerounais qui ont vendu l’image d’une armée camerounaise de paix au sein des casques bleus de l’Onu. Au sein de la Minusca, le Cameroun se présente comme l’un des gros fournisseurs en ressources humaines. Sur les 12 000 hommes dont 11 200 soldats de la paix, le Cameroun fournit 1 144 dont 740 de troupes, 16 experts militaires et 338 personnels de la police. Le bataillon camerounais a activement participé à plusieurs opérations de désarmement, de sécurisation des villes, de restauration de l’autorité de l’Etat centrafricain et de protection des civils.
L’action des soldats de la paix camerounais a été à plusieurs reprises saluée aussi bien par les autorités centrafricaines que par les responsables onusiens. En envoyant ces hommes et femmes sur le terrain, la haute hiérarchie militaire camerounaise veille, non seulement au respect de l’éthique militaire, mais aussi et surtout à leurs conditions de vie. On se rappelle qu’en juillet 2016, le chef de l’Etat, chef des armées, avait décidé de la revalorisation de leur prime mensuelle qui était passée de 250 000F à 450 000F par homme avec effet rétroactif sur les premiers contingents arrivés en fin de mission.
Le leadership du Cameroun au sein de la Minusca était aussi assuré par la présence du feu général de brigade Martin Tumenta Chomu à la tête de cette force onusienne. Jusqu’à sa mort le 30 novembre 2015, le général Tumenta a dirigé les troupes de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) de fin 2013 au 15 septembre 2014, date à partir de laquelle il lui a été confié le commandement des troupes de la Minusca. Le Cameroun a été pionnier dans le déploiement des forces en vue de la pacification de la Rca en proie à de multiples guerres civiles. Les forces de défense et de sécurité camerounaises accumulent d’ailleurs une assez longue expérience dans les expériences de maintien de la paix en Afrique et au-delà du continent africain. Les sollicitations du Cameroun à ces missions prouvent que l’armée camerounaise bénéficie d’une bonne une réputation d’hommes bien formés aux standards et normes onusiens en vigueur.