Bafoussam : un bel accueil


A 7 h 5min, Akwayi Awun Hiram (14 ans) franchit le portail du lycée bilingue de Bafoussam. Bloqué à l’entrée, son père qui l’accompagnait, se contente de suivre du regard les premiers pas de son fils au sein de son nouvel établissement. Hiram est aussitôt pris en main par un surveillant qui le conduit dans sa salle de classe après un bref entretien avec lui. Inscrit en Form four, ce dernier entame comme déplacé interne, une nouvelle expérience scolaire loin de son Nkambé natal, où il a effectué sa scolarisation jusque-là. Au lycée bilingue de Toungang, même après les premiers cours effectués, l’inquiétude ne quitte pas Elvis Atabonkeng (Form two) et Clara Tonya (Form 3). Dans la cour de récréation, c’est en retrait qu’ils observent les autres élèves constituer des groupes pour jouer et discuter. 

Pour faciliter l’intégration des déplacés internes dans ces lycées bilingues, lors du premier regroupement de l’année, c’est en anglais qu’a été exécuté l’hymne national et que les chefs d’établissement ont prodigué leurs conseils de rentrée. D’après Alfred Nahassou, conseiller d’orientation au lycée bilingue de Bafoussam, face à l’afflux des déplacés venant du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une planification a été adoptée lors de la réunion préparatoire de rentrée scolaire. « Ils arrivent dépaysés, et il faut qu’ils trouvent chez le personnel de l’établissement, un regard paternel rassurant, accueillant et chaleureux. Ensuite, nous les encourageons à s’intégrer dans les salles de classe, à se familiariser à tout l’environnement et aux autres élèves. Par la suite, nous allons organiser des séances de travail ou d’entretien pour leur encadrement psychologique », explique le conseiller d’orientation.

Malgré l’affichage des listes additives, des parents continuent de défiler au provisorat à la quête des places pour leurs enfants. Selon Abdel Kepdiep, proviseur du lycée bilingue de Bafoussam, « la demande est insoutenablepour le sous-système anglophone. Nous avons côté francophone, des classes de 75 à 100 élèves et en côté anglophone, les effectifs sont actuellement de 130 à 160 élèves par classe ». Une pression élevée qui s’observe aussi dans les écoles primaires bilingues du public. Ce sont les établissements privés qui n’ont pas encore bouclé avec leurs effectifs. Selon certains chefs d’établissement privés rencontrés, les familles des déplacés qui sont en grande partie démunies, se tournent d’abord vers les établissements publics. C’est en dernier recours qu’ils sollicitent le privé.


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