Premier coup de canon. Premier frisson. A 12h25, alors que le président de la République élu vient de prêter serment et quitte l’hémicycle de l’Assemblée nationale, c’est le déclic de l’extase. Un coup de frayeur pour finalement laisser exploser la joie. A l’esplanade de l’Assemblée nationale, il était difficile de ne pas voir la joie dans les yeux et les gestes. Massés aux alentours du palais des Verres de Ngoa-Ekelle, les Camerounais ont laissé paraître leur satisfaction. Dès le matin, ils avaient été encadrés de toute part. Pas de geste brusque. Pas d’appareil. Pas d’accès sans carton d’invitation.
Sur les lieux, au moins quatre barrières de sécurité à traverser pour accéder à l’esplanade immédiate de l’Assemblée nationale. Normal, s’y écrivait une nouvelle page de l’Histoire du pays. Puis, il ne fallait pas fouler le tapis rouge avant l’élu du jour. Pour la plupart, ils s’y sont pliés. La rigueur du protocole ne laissait pas trop de choix. La sobriété recommandée dans la tenue a d’ailleurs été respectée. A quelques exceptions près. Comment ne pas se retourner devant les chapeaux originaux qui coiffaient certaines dames ou aux couleurs chatoyantes drapant certaines convives.
En tout cas, les cris de joie de la population massée à l’extérieur n’ont pas respecté cette règle. A l’esplanade, le protocole a cédé. La joie débordante s’est rapidement transposée à l’hémicycle. Les barrières fermées trente minutes auparavant, ont été symboliquement détruites. C’était ouvert au tout-venant après le départ du président de la République. La salle des portraits de l’hémicycle s’est ainsi vue investie par les jeunes et moins jeunes, soucieux de graver ce moment dans leurs téléphones.
Enchaînement de selfies et de live Facebook. Les groupes d’animation ne se sont pas lassés de chanter la gloire de l’élu. Des chants souvent adaptés aux personnalités rencontrées sur leur passage. Au final, tout le monde voulait y être. Se retrouver à l’endroit choisi par Paul Biya pour prendre son engagement envers le peuple camerounais. Et ne pas se laisser raconter l’histoire du pays.