Apatridie : l’option lucide de l’Afrique de l’Ouest


Commentaire

L’Afrique de l’Ouest se remobilise contre l’apatridie. La rencontre ministérielle sous- régionale qui s’est achevée avant-hier à Banjul, la capitale gambienne, l’atteste. La posture de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) face aux difficultés des personnes sans nationalité se justifie dans la mesure où ce phénomène prend de l’ampleur. Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), 10 millions d’apatrides sont recensés dans le monde entier, dont 1/3 d’enfants. Certains n’ont tout simplement pas été enregistrés lorsqu’ils sont nés. D’autres avaient des papiers mais les ont perdus en fuyant la guerre ou les exactions des groupes extrémistes. En Afrique de l’Ouest, le nombre d’apatrides s’élève à un million parmi lesquels 700.000 sont dénombrés en Côte-d’Ivoire. Parce qu’elles n’ont pas de papier, ces personnes accèdent péniblement aux écoles, aux hôpitaux, aux entreprises comme si elles étaient des parias.

Non seulement cette existence d’exclus est condamnable, mais également, elle prive les apatrides des possibilités d’épanouissement et partant les Etats euxmêmes. La CEDEAO en est consciente. C’est pour cette raison qu’elle a adopté le lucide plan d’action de Banjul. Lequel a vocation à réformer les législations qui sont souvent restrictives et régulariser la situation du million d’apatrides dans la sous-région de l’Afrique de l’ouest. De sorte que dès qu’une personne naît, on puisse l’enregistrer automatiquement et la reconnaître.

En réalité, le plan d’action de Banjul est le prolongement de la déclaration d’Abidjan de 2015. Les ministres ouest-africains s’étaient alors réunis et avaient adopté des mesures concrètes pour faire face à la situation d’apatridie. Sans pour autant que les effets de ces mesures soient ressentis. Désormais, le cap est fixé avec le soutien du HCR également chargé de l’apatridie. Puisque les Etats de la CEDEAO se sont donné le délai de 2024 pour mettre fin à ce dysfonctionnement dans la sous-région.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *