Chef traditionnel d’Atta, cet officier supérieur de gendarmerie participe activement au développement de son terroir.
Il est intarissable, en parlant de Bankim. Et plus spécifiquement d’Atta, son village situé à 90 kilomètres du chef-lieu de l’arrondissement. Anatole Djouwee a la passion de son terroir. Il peut prendre une journée entière, à vous narrer les histoires sur Atta, l’un des derniers villages de Bankim situés à la frontière avec le Nigeria. Natif de la localité, ce magistrat militaire qui occupe depuis quelques semaines la charge de président du Tribunal militaire de Maroua, après un séjour à Bamenda, est par ailleurs chef traditionnel. Aîné d’une famille de 42 enfants, ce colonel de gendarmerie, âgé de 55 ans, est de l’ethnie Mambila, l’une des tribus qui peuplent le cosmopolite village logé au pied des montagnes. Président d’honneur du Forum pour le développement du canton d’Atta, il conduit la locomotive qui veut amener cette zone, de l’ombre à la lumière. Il pose des actes appréciables. Après Bankim, il a construit un établissement de tourisme au cœur d’Atta. Au plus fort du déferlement des réfugiés nigérians à Atta en juin dernier, c’est cette structure qui a hébergé les éleveurs Bororos du Nigeria, qui fuyaient les exactions des agriculteurs dans leur pays. Il a mis le complexe à la disposition de ces populations en détresse. Un geste salué par les autorités administratives locales, qui voient, en lui, un efficace relais.
L’amour d’Anatole Djouwee pour son terroir ne se limite pas seulement à Atta. Sa passion pour ses terres s’étend jusqu’à Bankim. Le chef-lieu de l’arrondissement porte la marque de son dynamisme. Il y a construit un hôtel digne de ce nom, d’une trentaine de chambres. L’ancien commissaire du gouvernement auprès du Tribunal militaire de Douala, qui appelle à la synergie d’actions et au rassemblement, dénonce la délation et les rivalités inutiles de certaines élites. Ce père de quatre enfants, qui s’investit également dans l’agriculture, soutient que Bankim est une unité administrative vouée au développement de par sa situation géographique. « Si les forces vives travaillent dans une ambiance de solidarité, Bankim ne va pas tarder à connaître des lendemains meilleurs », note le chef d’Atta. Un canton peuplé de 15.000 habitants environ.