Algérie : deux ex-Premiers ministres condamnés


15 ans d’emprisonnement ferme pour Ahmed Ouyahia et 12 ans pour Abdelmalek Sallal, deux anciens Premiers ministres sous le règne de Abdelaziz Bouteflika, ancien président de la République. C’est la première fois depuis l’indépendance en 1962 que sont jugés des anciens dirigeants de ce rang en Algérie. Ces lourdes peines de prison ont été prononcées mercredi dernier par la Cour d’appel d’Alger. Elle confirmait une sentence du le 10 décembre 2019 en première instance. Les deux personnalités sont accusées de corruption, précisément de financement occulte de la dernière campagne présidentielle de l’ex-président en 2019. « Ce verdict en appel reste une décision politique », a commenté Me Mourad Khader, l’avocat de Abdelmalek Sallal. Mais la messe n’est pas encore dite puisqu’ils ont encore une semaine pour se pourvoir en cassation.

D’autres personnalités de haut vol, dont des ministres et des opérateurs économiques ont été condamnées dans le même dossier. La justice pense aussi que certaines d’entre elles sont impliquées dans un scandale financier dans le secteur de l’industrie automobile. Deux anciens ministres de l’Industrie, Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi sont concernés. Toutefois, ils ont vu leurs peines réduites de moitié, passant de 10 ans en première instance à cinq ans en appel. Un autre inculpé est Ali Haddad, ex-président de la principale organisation patronale algérienne (le FCE). PDG du N°1 du BTP en Algérie est considéré comme un des principaux financiers des dernières campagnes électorales de Bouteflika. Condamné à sept ans de prison en première instance, sa peine a aussi été réduite en appel à quatre ans. « Un verdict injustifiable » a critiqué son conseil, Me Kaled Bourayou qui pense que « la justice est instrumentalisée et qu’on ne peut pas s’attendre à autre chose », bien qu’il s’apprête à se pourvoir en cassation. Deux autres riches hommes d’affaires, Hassen Arbaoui, vice-président du FCE et Mohamed Bairi, propriétaire d’usines de montage de véhicules ont respectivement écopé de de quatre et trois ans d’emprisonnement.


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