Agences de voyages: avis d’assainissement


L’activité de ces intermédiaires du transport aérien est gangrenée par des pratiques illégales.

Sur 518 agences de voyages fonctionnant sur le territoire camerounais, seulement 86 opérateurs sont autorisés à exercer. Donc moins de 20% possèdent l’agrément du ministère du Tourisme et des Loisirs.

Chiffres alarmants pour une activité qui pèse des centaines de milliards F, communiqués mercredi 10 janvier 2018 par le Syndicat national des Agences de Voyages et de Tourisme du Cameroun (SNAVTC), lors d’une conférence de presse à l’hôtel Sawa de Douala.

Une rencontre, à la suite de l’assemblée générale du nouveau bureau (élu en février 2017) de l’organisation syndicale existant depuis près de 30 ans, où il était question d’attirer l’attention et de sensibiliser l’opinion sur les pratiques illégales qui gangrènent l’activité d’agent de voyages au quotidien. Une activité de distributeur des compagnies aériennes, leur rôle étant de vendre les billets d’avions de ces dernières.

D’où le nécessaire assainissement. Des pratiques qui, de l’avis du président du SNAVTC, Georges Sangang Simo, mènent la profession à sa perte et font perdre en moyenne des dizaines de milliards F par an à l’Etat en termes de recettes.

Parmi ces pratiques, en plus de l’existence des agences illégales, on peut citer le cross-border qui consiste pour une agence, en prenant l’exemple du Cameroun, à faire une réservation localement, à encaisser l’argent ici, mais à émettre le billet d’avion du client dans un pays étranger où la TVA va être moins forte et où la commission sur les prestations vendues sera plus élevée.

Contrairement au triangle national où cette commission est d’1% seulement. Ce que le syndicat assimile à de l’évasion fiscale. Sans oublier la violation de la réglementation sur le change et la concurrence déloyale pour les entreprises en règle.

Le SNAVTC décrie aussi le comportement de certaines compagnies aériennes qui encouragent et se font complices des agences illégales, qu’elles utilisent parfois pour dissimuler leurs recettes, ce qui équivaut à de la fraude fiscale. L’organisation interpelle donc tous les acteurs clés du secteur.

Et cela a commencé par une concertation interne au sein de la confédération, avant d’approcher les clandestins et leur demander de se mettre en règle. En plus des rencontres avec les transporteurs aériens et d’autres partenaires. La démarche du syndicat s’est étendue aux administrations publiques et aux autorités, afin de les encourager à mieux contrôler et réguler l’activité.

Et les clients, consommateurs de billets, n’étaient pas en reste. Entreprises, organisations non gouvernementales, sociétés d’Etat, etc. La coopération de tous est demandée pour assainir l’activité d’agent de voyages.


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