La danseuse camerounaise dévoile au MASA un spectacle travaillé de longue haleine.
Elle y a mis toutes ses tripes. « Energie », le spectacle de la danseuse et chorégraphe camerounaise, Agathe Djokam est bien plus qu’un rendu de 30 minutes. C’est de la détermination faite en pas de danse, mais aussi en gestes et en puissance.
La reconnaissance de ses pairs est là. Agathe Djokam, le 10 mars dernier devant une salle comble à l’ouverture de cette 10e édition du Marché des arts du spectacle d’Abidjan, a livré un extrait de sa dernière création.
« Je n’ai pas considéré cela comme une charge sur mes épaules. Bien au contraire, j’ai pris cette responsabilité avec calme et plaisir », affirme l’artiste.
Elle servira une version complète de son programme ce mercredi à l’Institut français d’Abidjan et vendredi prochain au Centre d’action culturelle d’Abobo (CACAB). « Energie », c’est le premier solo d’Agathe Djokam.
A la tête de la compagnie éponyme, elle a fait partie de plusieurs expériences dans des groupes de danse, aussi bien contemporain que de hip hop. Elle n’a que 27 ans, mais elle a déjà un parcours capable de faire rougir certains professionnels du milieu.
La « petite danseuse » de Douala qui se frotte d’abord à son art à la faveur de ballets de fêtes de fin d’année à l’école, vit plusieurs autres vies artistiques en une seule.
En 2014, une bourse pour la France vient concrétiser des années d’efforts fournis, entre grosses déceptions et petites victoires. Le chemin se jonche alors de surprises et d’exploits impressionnants qui la mèneront en France, au Bénin, au Mali, et surtout au Sénégal où en 2015, elle est acceptée pour une formation de deux ans en danse traditionnelle et contemporaine d’Afrique à la prestigieuse Ecole des Sables près de Dakar. « Je dois avouer que souvent, je ne réalise pas vraiment ce qui m’arrive », reconnaît-elle.
En 2014, elle crée la compagnie Agathe Djokam pour la promotion de cet art auquel elle est dévouée. D’autres projets sont en pleine cuisson, et devront naître de sa résidence obtenue en 2017 grâce à « Visa pour la création » à Paris. Elle y travaille son nouveau solo.