Afrique Centrale: l’incontournable mutualisation des moyens dans la lutte contre l’insécurité


Commentaire.

L’actualité en Grande-Bretagne et en Egypte vient hélas rappeler que l’hydre terroriste n’épargne plus personne. Ces barbares semblent avoir dorénavant décidé de frapper partout où bon leur semble. Le bilan officiel de l’attentat survenu le 22 mai dernier au sortir d’un concert à Manchester en Angleterre fait état de 22 morts et une soixantaine de blessés. Des adolescents qui ne demandaient qu’à se divertir pour l’essentiel. En Egypte, une trentaine de chrétiens coptes a trouvé la mort à la suite d’un acte de barbarie perpétré par des hommes prétendant lutter pour la religion. Au Cameroun, les victimes civiles et militaires, dans le cadre de la lutte que mène le pays contre la secte islamiste Boko Haram, se comptent par dizaines. Idem pour des pays comme le Tchad. Que dire du Rwanda, du Burundi, de la République démocratique du Congo, du Congo ou de la République centrafricaine qui reste plongée dans une instabilité qui a mis à mal la notion même d’Etat ? Dans le cas du Cameroun, du Tchad et des deux premiers pays cités plus haut, il s’agit d’une guerre face à un ennemi invisible. Une guerre asymétrique aux conséquences tout aussi désastreuses que si elle était conventionnelle.

Face à cela, il est difficile pour un seul pays de parvenir à l’éradication de cet ennemi aux méthodes lâches et barbares. Le dernier sommet des sept pays les plus industrialisés du monde qui vient de se tenir en Sicile en Italie, s’il n’a pas abouti à un consensus sur la question du climat, a tout de même reconnu la nécessité pour toutes ces puissances de mutualiser leurs efforts pour combattre le terrorisme. On eût dit une reprise de la désormais célèbre déclaration « A menace globale, riposte globale » prononcée par le président de la République du Cameroun. Paul Biya s’adressait ainsi aux membres du corps diplomatique au palais de l’Unité à Yaoundé le 8 janvier 2015, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux du nouvel an au corps diplomatique. Au moment où s’ouvrent à Yaoundé les travaux de la 44e réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC), les onze Etats concernés doivent plus que jamais avoir à l’esprit cette notion de solidarité face à un ennemi qui ne recule plus devant rien pour se faire entendre. La rencontre de Yaoundé, au cours de laquelle sera délivré le message du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, va permettre aux participants de réfléchir sur les facteurs qui menacent la paix et la stabilité de cet espace, avec en bonne place, le terrorisme. Mais au-delà de ces menaces, il s’agira de trouver les stratégies pour combattre le phénomène. Avec en bonne place, la consolidation des moyens (humains, matériels et même financiers). C’est à ce prix-là seulement que l’Afrique centrale saura faire face au phénomène et se consacrer au seul combat qui vaille la peine : celui de son développement.


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