Le gouverneur de la région, Kildadi Taguiéké Boukar, en guerre contre les preneurs d’otages qui écument prairies et villages.
Un milliard de francs cfa. C’est une estimation des rançons payées depuis 2016 par les éleveurs aux preneurs d’otages qui écument les prairies et les villages de la région de l’Adamaoua. Le chiffre donné par Moussa Yaya, délégué régional de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), donne la chair de poule.
Il situe l’ampleur du phénomène d’insécurité rampante en milieu agropastoral. Face aux différentes menaces qui pèsent sur ce secteur d’activité sensible pour l’Adamaoua, les pouvoirs publics organisent la riposte.
Lundi dernier, le gouverneur de la région de l’Adamaoua a réuni les cinq préfets de la région, les chefs traditionnels de 1er et de 2e degré, les présidents des comités de vigilance et les forces vives pour évaluer la situation sécuritaire.
C’est la salle des fêtes du lycée classique et moderne de Ngaoundéré qui a abrité cette rencontre qui avait toutes les allures « d’une réunion de guerre. »
Le grand banditisme devient rampant en milieu rural, notamment dans les villages où l’élevage des bovins est pratiqué à grande échelle. Les localités telles que Martap, Belel, Tibati, entre autres, sont touchées par les phénomènes de ravisseurs de bergers et de leurs enfants, de vol de bétail.
En dehors du Mayo-Banyo relativement épargné, tous les quatre autres départements subissent les assauts répétés des bandits malgré un déploiement des forces de sécurité, notamment du BIR dans les zones les plus reculées. Conséquence, l’activité d’élevage prend un sérieux coup.
Pour éradiquer ces menaces à la paix et à la sécurité, le gouverneur a arrêté une panoplie de mesures. Il demande aux populations de collaborer avec les forces de maintien de l’ordre en leur fournissant à temps des renseignements. Il déconseille aux victimes de ne plus payer les rançons aux kidnappeurs.
Il a été également prescrit le renforcement de la sécurité autour des marchés à bétail. La professionnalisation du métier de berger comme ouvrier agricole a été aussi préconisée. Professionnels dans la garde des bœufs, beaucoup de bergers ne sont pas ou mal payés par leurs employeurs.
Conséquence, ils se retournent contre leurs patrons. Ils sont de mèche avec les malfrats. C’est le constat fait par les forces de sécurité sur le terrain.
A la veille des fêtes de fin d’année, période de grande consommation par excellence, les pouvoirs publics prennent toutes les mesures pour assurer des fêtes paisibles aux populations.